Comme tous les ans, c’est une fin d’année occupée pour Rachel LeGal et son équipe de bénévoles. Très sollicitée, elle passe ces derniers jours à tout organiser avant la distribution des paniers. Et il faut dire que cette année est particulièrement achalandée. En effet, Rachel LeGal et son équipe vont desservir près de 200 familles, contre 154 l’an passé. Un record depuis près de 30 ans. « Au départ, ce sont les Sœurs Grises qui s’en occupaient, mais il y a eu trop de familles. On a déménagé à la Paroisse de la Cathédrale Saint-Boniface, mais là aussi on a reçu trop de familles », dit Rachel LeGal, infirmière de profession, qui explique le contexte autour de cette initiative.
Et pour faire face à cet afflux de personnes, c’est Réseau Compassion Network qui accompagne désormais les bénévoles dans leur ouvrage.
« Ils nous ont approchés pour les soutenir dans ce projet communautaire. Notre mission est de répondre aux besoins non satisfaits de la communauté, et il y avait définitivement besoin d’un soutien », remarque Dominique Philibert, la directrice des communications Réseau Compassion Network. Elle explique ce que son organisme a pu apporter alors que les besoins ont pris une autre ampleur cette année.
« Il y a plusieurs niveaux. D’abord, la communication, la relation avec les donateurs. On a mis en place une plateforme pour faire des dons (1). On peut faire des appels à des bénévoles. Avec nos médias sociaux, les membres du réseau, on a un bulletin qui permet de diffuser l’information plus largement. »
Plus de familles dans le besoin
En première ligne depuis plusieurs années, Rachel LeGal, qui fonctionne avec un noyau fixe de 12 bénévoles, tente d’expliquer cette hausse importante du nombre de familles dans le besoin. « On a eu l’arrivée de plusieurs nouveaux arrivants. On les apprécie beaucoup, mais bien sûr, ils ont besoin de soutien. On a aussi demandé à des écoles de nous aider pour recenser des familles qui ont des besoins. Puis, il n’y a pas que les nouveaux arrivants, c’est toute la communauté. Tout coûte plus cher, l’épicerie notamment. Certains n’ont pas d’emplois ou des emplois à faibles revenus. »
Rachel LeGal et Réseau Compassion Network s’appuient aussi sur l’expertise de l’organisme de bienfaisance Christmas Cheer Board, qui distribue environ 18 000 paniers de Noël à Winnipeg. « Eux autres, ils reçoivent le nom de tellement de familles qui ont besoin d’assistance. Alors quand j’ai mes familles, j’appelle Christmas Cheer Board pour leur dire et ils enlèvent ensuite les noms de leurs listes. » Le but : pouvoir servir le plus grand nombre de personnes. « Les besoins sont si grands, ça permet d’assurer un partage à tous », ajoute Dominique Philibert.
Surtout que les paniers de Rachel LeGal se veulent généreux grâce aux dons de la communauté. « Tous nos paniers valent au minimum 150 $. Puis, on ajoute 25 $ pour chaque membre de la famille. Alors pour deux personnes, le panier sera de 200 $. Il y a aussi une carte-cadeau No Frills ou Superstore et des cadeaux pour les enfants. On en achète à longueur d’année, on les stocke, puis on les distribue. » Rachel LeGal s’efforce aussi à personnaliser les paniers selon les envies des familles. Elle passe notamment du temps au téléphone avec les familles pour connaître par exemple quel cadeau fera le plus plaisir à un enfant.
Comment soutenir l’initiative
En plus des dons, il est donc également possible de parrainer directement des familles pour pallier la demande. « Si quelqu’un décide de parrainer une famille, il en devient le responsable, il est responsable de magasiner et de livrer directement la famille. Ça veut dire que Rachel n’a pas besoin de s’inquiéter », explique Dominique Philibert.
Il faut compter un budget de 200 à 250 $ minimum pour le parrainage, selon les estimations de Rachel LeGal. Au moment des comptes, la bénévole se souvient que pour servir 154 familles l’an passé, 27 000 $ ont été nécessaires. La moitié de cet argent vient des parrainages, précise-t-elle.
« On a donc besoin de beaucoup d’argent, et cette année, ça sera plus. On va servir en tout 900 personnes. Je ne pense pas encore à l’année prochaine. Mais je me ras- sure en me souvenant de Mgr Albert Fréchette qui répétait tout le temps qu’on allait trouver de l’argent. J’ai confiance en la bonté du monde. »
C’est le 13 décembre dans le gymnase de l’École Précieux-Sang que l’équipe de bénévoles a prévu de finir de confectionner tous les paniers. Ils seront ensuite distribués dès le lendemain, le 14 décembre.