Avec des informations de Jonathan Semah.

Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM). C’est dans l’optique de promouvoir la place des femmes dans les carrières qui touchent à ces domaines-là que Clotilde Djuikem, chercheure en mathématique et engagée dans la vulgarisation, a eu l’idée de créer une table ronde.

Diversité et Inclusion dans les STIM : Échange, inspiration et opportunités (1), est un évènement qui se déroulera de 16 h à 18 h à l’Université de Saint-Boniface (USB) le 22 novembre, dans la Salle 1214. La table ronde rassemblera des expertes (2) qui font carrière dans les STIM et qui partageront leurs parcours.

L’idée est simple : montrer aux femmes qu’une carrière dans ces domaines scientifiques est possible certes, mais aussi de souligner les obstacles auxquels les femmes peuvent faire face.

Clotilde Djuikem a obtenu son doctorat en France en 2023. « L’accomplissement d’un rêve d’une jeune fille camerounaise déterminée et passionnée ». L’amour des mathématiques, c’est un enseignant qui le lui a transmis, « ce qui m’a marqué c’est qu’il présentait les mathématiques en s’amusant et sa passion m’a aidé à voir les mathématiques autrement ». Elle a donc souhaité reprendre le flambeau en créant une chaine YouTube de vulgarisation Tioh Academy qui rassemble plus de 41 000 abonnés.

Faire face aux obstacles

Finalement, ce projet de table ronde, il découle du constat que les femmes manquent dans les STIM, et les raisons derrière cela sont claires pour la mathématicienne.

« Le dénominateur commun, c’est la représentation. Aujourd’hui, il y a peu de représentation des femmes dans ces domaines-là. Des évènements comme celui-ci, ça permet d’envoyer un message. Les jeunes femmes voient les représentations et peuvent donc envisager et imaginer une carrière là-dedans. »

À la problématique de la représentation, s’ajoutent aussi des obstacles qui sont propres à l’environnement dans lequel les femmes grandissent. « En Afrique et au Cameroun, par exemple, on va avoir les mariages forcés. Mais de manière générale la pression sociale lorsque l’on évolue en tant que femme peut être un obstacle. »

Clotilde Djuikem se souvient notamment de commentaires de la part d’enseignants, faisant allusion à sa condition de femme comme d’un frein.

De l’amélioration

Aujourd’hui, le projet dont elle est à l’origine cherche à se concentrer sur les femmes francophones, mais aussi de couleurs et d’origine autochtones. Et même s’il est important de poursuivre les efforts, elle note tout de même que les choses vont dans le bon sens.

« Ça change beaucoup. Il y a de plus en plus de femmes. Dix ans en arrière c’était rare d’avoir des femmes cheffes de projets. Aujourd’hui les choses s’améliorent. L’idée n’est pas de combattre les hommes, mais on veut inspirer les femmes. Leur rappeler qu’elles sont libres et ont les capacités de s’en sortir dans cette filière. »

(1) Il est aussi possible de participer par Zoom.

(2) Pr. Reine-Marie Guillermic Vice-Doyenne et professeure de maths-Physique à l’Université de Saint-Boniface. Pr. Portet : Spécialiste en biologie cellulaire, biophysique et biologie mathématique à l’Université du Manitoba. Pr. Halimatou Ba : Enseignante et travailleuse sociale, engagée dans la diversité et l’inclusion et Pr. Bilkiss Issack : Professeure en chimie théorique. Ing. Sheirlly Azefack : Spécialiste en cybersécurité travaillant actuellement à l’Ordre des pharmaciens du Québec.