Ayant vécu toute sa vie à Saint-Boniface, Yvan Bourgeois comprend bien l’importance d’une communauté francophone. Cependant, après avoir participé au Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques 2024, il a finalement réalisé à quel point la francophonie est grande.
« La valeur du forum est d’être avec un groupe de jeunes qui viennent de partout des Amériques. Nous étions environ 60 personnes toutes passionnées du français. On a vu à quel point on a tous des mêmes valeurs d’ouverture, de la tolérance et d’inclusion. Ce sont nos valeurs.
« Nous sommes, d’une manière, une famille. Nous sommes arrivés en individu et nous sommes repartis en famille. »
De l’expérience interpersonnelle, il explique : « Ce sont des jeunes qui ont la joie de vivre. On veut tous travailler ensemble, on est tous positifs. Pour moi, c’est essentiel d’avoir cette énergie contagieuse pour une occasion comme celle-ci. »
Une langue au delà de l’école
D’après Yvan Bourgeois, la francophonie représente plus que simplement la langue. « Pour moi, la francophonie signifie ma famille, c’est mon identité. La francophonie ce sont aussi des personnes qui n’ont pas le français comme première langue. Mais qui ont appris le français. La langue leur permet d’autres occasions dans leur emploi, leur voyage.
« J’apprécie que l’identité veuille dire plusieurs différentes choses pour tous, et il n’y a pas de mauvaises réponses. »
Yvan Bourgeois espère quand même que des évènements comme le Forum continueront à mettre en lumière les besoins et à célébrer les réalisations des communautés francophones. Il croit qu’il y a beaucoup de travail à faire à Winnipeg pour soutenir adéquatement la francophonie.
« L’accès à l’emploi en français est un des grands défis car il y a seulement un nombre limité d’emplois francophones à Winnipeg.
« Le fait de vivre en français à l’extérieur des classes ou à l’extérieur des lieux du travail à Winnipeg est aussi un défi.
Je trouverais appréciable qu’il y ait plus services en français dans les magasins ou bien plus de soirées et d’évènements francophones en dehors de Saint-Boniface. »
Même s’il pense que les gens sont, en général, bienveillant face au français, Yvan Bourgeois insiste sur le fait qu’il faut en faire beaucoup plus pour améliorer les lacunes.
Il remarque : « Tout commence avec la volonté des jeunes et des francophones eux-mêmes de vouloir créer cet environnement inclusif, puis d’accepter les autres cultures dans cet environnement.
« Notre communauté francophone à Winnipeg est comprise des francophones de langue première, de francophones de langue additionnelle. Il y a aussi les nouveaux arrivants qui viennent de l’étranger alors il doit y avoir une façon de vivre ensemble comme communauté. »
Avec ces défis en tête, Yvan Bourgeois retourne chez lui avec un plus grand réseau de francophones et des connaissances nécessaires pour devenir un chef de file dans sa communauté. « On a développé des liens entre des francophones de partout autour du monde. Ce sont des liens qu’on pourra sûrement exploiter dans des échanges d’expertise et culturels. »