Cela au moment où le pays s’inquiète des conséquences d’une possible hausse des droits de douanes avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Cette contre-performance de la dixième économie mondiale s’explique en grande partie par la baisse de l’extraction de pétrole et de gaz.

Au deuxième trimestre, la croissance s’était élevée à 2,2 % – révisée légèrement en hausse vendredi par rapport à une première estimation de 2,1 % en août.

Le chiffre du PIB était très attendu avant l’annonce de la décision de politique monétaire de la Banque du Canada dans dix jours. Les experts anticipent une nouvelle baisse de son taux directeur.

Il s’agirait de la quatrième d’affilée alors que la banque l’avait maintenu pendant près d’un an à 5 %, son plus haut niveau depuis deux décennies.

“Il semble que l’économie canadienne ait pris des vacances d’été et que la stagnation se soit poursuivie au semestre d’automne”, a indiqué Royce Mendes, analyste pour la banque Desjardins.

Et “en ce qui concerne le quatrième trimestre, la période n’a pas commencé sur des bases solides avec un PIB en septembre seulement en hausse de 0,1 %, ce qui est nettement inférieur aux prévisions des analystes” (0,3 %)”, ajoute-t-il.

Cette “tendance plus faible de l’activité est favorable à une réduction de 50 points de base” pour la prochaine réunion de la banque centrale, ajoute de son côté Andrew Grantham, analyste chez CIBC Economics.

Toutefois il estime que les prochaines données sur l’emploi seront déterminantes pour la décision finale.

Dans le détail, au troisième trimestre, les dépenses des ménages ont augmenté de 0,9 %, et les dépenses des administrations publiques ont progressé de 1,1 %. Par ailleurs, les exportations ont diminué davantage que les importations.

Des chiffres qui seront scrutés de près après les déclarations du président élu américain Donald Trump qui a annoncé lundi son intention de relever les taxes douanières avec ses voisins à 25 %.

Au Canada, qui a pour premier partenaire les Etats-Unis où partent 75 % de ses exportations, la nouvelle a provoqué une onde de choc. Tous les experts affirment que si Donald Trump met sa menace à exécution, ce sera catastrophique pour le pays.

Selon un scénario pessimiste de la banque Scotia, cette hausse suivie d’une riposte du Canada sur les importations américaines pourrait faire chuter le PIB de plus de 5 %, augmenter le chômage considérablement et faire grimper l’inflation à plus de 4,1 %.

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