Cette saison raconte le départ de l’écrivaine du Manitoba pour l’Europe, notamment Paris et Londres. Une période essentielle pour sa construction professionnelle et personnelle.

Alors que le public s’apprête à découvrir déjà cette troisième saison, pour Renée Blanchar, réalisatrice et scénariste, c’est toujours la même excitation avant un lancement. « La durée de cette série apporte une réelle profondeur que ce soit devant et derrière la caméra. Ça fait donc trois rendez-vous qu’on se donne avec le Manitoba pour raconter cette histoire-là, et au lieu de s’essouffler, elle se bonifie. »

Renée Blanchar définit cette troisième saison, toujours co-produite par Les Productions Rivard et Zone 3, comme un vrai « tour de force ». Pourquoi? Car les équipes de production ont réussi à tourner toutes les scènes de cette série qui a lieu à Paris et à  Londres… au Manitoba. « Cette saison raconte donc le voyage en Europe de Gabrielle Roy entre 1937 et 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Et tout a été tourné ici, au Manitoba. C’était un beau casse-tête.

« Sur ça, je tiens à féliciter l’équipe de Réjean Labrie, concepteur artistique, pour son travail. Donc l’architecture ici nous a permis de recréer un théâtre, un appartement parisien, on a pu aussi donner l’illusion d’être à Londres. Et tout ça a été complété avec des archives de l’époque. »

Un vrai défi de production

La réalisatrice évoque donc un « gros pari » et ça sera au téléspectateur « de juger si on l’a relevé », dit-elle. 

L’un des autres accomplissements que souhaite relever Renée Blanchar est la performance de Romane Denis, l’interprète de Gabrielle Roy, qui est arrivée à l’écran à la fin de la première saison.

Après une deuxième saison avec plusieurs personnages et plusieurs histoires à couvrir, cette nouvelle saison ne s’intéresse qu’à Gabrielle Roy. D’ailleurs, il n’y a pas une scène sans l’actrice dans cette plus récente partie. « Pour jouer un personnage comme Gabrielle Roy, il faut être surdoué. Il faut savoir jouer, bien sûr, mais aussi être capable d’avoir l’intelligence d’aller dans les subtilités de cette femme et dans l’interprétation qu’on en fait. Et pour Romane, ça a été très exigeant. Elle est dans toutes les scènes, ça a été un marathon. Et je pense que Romane Denis a incarné Gabrielle Roy avec brio », estime Renée Blanchar, qui a coécrit cette troisième saison avec Dominick Parenteau-Leboeuf. 

Cette saison permet aussi au public de découvrir petit à petit Gabrielle Roy, l’écrivaine, celle que l’on connaît aujourd’hui. Dans ces années européennes, sa vie personnelle et professionnelle commence pleinement. « Oui, c’est une période qui signe la fin du rêve de théâtre, ça sera le temps pour une grande histoire d’amour dont elle se remettra en trouvant la force d’écrire. La femme et l’autrice naissent pendant ce voyage. Tous les éléments sont là pour qu’elle devienne Gabrielle Roy. »

Une saison 4?

Et si tous les éléments sont en place, cela nous dirige-t-il obligatoirement vers une saison 4 alors qu’il reste à ce moment-là une quarantaine d’années à vivre à l’autrice? Renée Blanchar répond. « Ce n’est pas officiel pour toutes sortes de raisons. Mais à titre personnel, je considère que nous avons couvert la première partie de la vie de Gabrielle : de l’enfance, à l’autrice en devenir. J’espère qu’on pourra raconter la suite, mais nous ne sommes pas encore rendus là. Car, selon moi, c’est impossible qu’on ne se rende pas jusqu’à Bonheur d’occasion (1). En plus de ça, Gabrielle Roy, c’est le parcours d’une femme exceptionnel, et aussi l’histoire de notre pays. De l’Ouest, du Québec, et au-delà. »

(1)  Bonheur d’occasion a été publié en juin 1945. C’est le premier roman de l’écrivaine et l’une de ses œuvres marquantes.