Avec des informations de Hugo Beaucamp.
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) et les Oblats de la Province OMI Lacombe Canada (les Oblats) ont franchi ce 3 décembre une nouvelle étape importante liée aux informations sur les pensionnats.
Cette entente garantira que les dossiers personnels des Oblats décédés depuis au moins deux ans sont disponibles pour la recherche. Auparavant, les dossiers personnels étaient scellés jusqu’à 50 ans après le décès d’un membre.
« Deux ans nous donne le temps de faire ce qui est nécessaire après le décès d’un prêtre. Par exemple, pour contacter ses proches, pour s’assurer que les dossiers soient aussi précis que possible et prêts à partir dans la sphère publique », indique le père Ken Thorson, Provincial d’OMI Lacombe Canada.
Aussi, l’on apprend qu’au cours de l’année prochaine, les Oblats financeront un poste d’archiviste au CNVR pour superviser le transfert des dossiers des Oblats, effectuer des recherches historiques sur le rôle des Oblats dans les pensionnats et assurer la documentation précise et l’accessibilité de ces dossiers.
« Cela signifie que les survivants et les communautés auront accès à des informations sur leur histoire qu’ils n’avaient peut-être jamais eues auparavant. Cela permettra de compléter l’histoire », ajoute le père Ken Thorson.
« Compléter l’histoire »
Raymond Frogner, directeur des archives au CNVR, et présent lors de la signature de cette entente, explique que cela permettra aussi d’étudier de près le dossier de chaque Oblat. « On peut voir l’histoire de chacun d’entre eux, leurs informations, où ils étaient employés. Aussi les lieux et dates de naissance. Dans ses dossiers, l’on trouve aussi les rapports de leurs supérieurs qui donnent une évaluation. À la lecture de l’évaluation on peut en conclure certaines choses sur le comportement de l’Oblat, s’il était problématique par exemple.
« On comprend qu’il y a eu des crimes envers les enfants, mais on voit peu d’informations à propos de ces épisodes-là dans les dossiers. Mais, on peut lire entre les lignes. Par exemple, si un père oblat est changé d’école tous les deux ans, on peut en déduire qu’il y avait un problème car il existe beaucoup de pères qui ont enseigné dans un seul pensionnat toute leur carrière. »
Cette nouvelle entente intervient un an et demi après une autre signée avec le Bureau de l’État civil du Manitoba et le CNVR. Depuis le mois de mars 2023, les registres de l’État civil et notamment les certificats de décès des enfants autochtones ayant fréquentés des pensionnats autochtones ont été ajoutés aux archives du CNVR.