C’est sous l’impulsion de l’Amicale de la francophonie multiculturelle (AFM) que ce projet a vu le jour. Son président Alphonse Lawson fait la lumière sur les raisons qui ont motivé la mise en marche de ce projet de recherche.

« Souvent les politiques et les initiatives se concentrent sur les nouveaux arrivants en termes de besoin. Le discours que l’on entend semble impliquer que l’immigration est un poids qui pèse sur la société. Mais un immigrant qui est bien intégré, après une dizaine ou une vingtaine d’années, quelle est sa contribution? »

Lorsque l’on parle de contributions, l’on entend étudier l’impact économique de cette immigration, mais pas seulement. Il s’agit aussi de voir comment cette dernière à influer sur la francophonie, sur le domaine des arts, du sport ou encore de la santé.

« Nous n’avons pas de données là-dessus, souligne Alphonse Lawson. On voudrait saisir ces informations-là pour construire un argumentaire qui permettra de changer le discours sur l’immigration. »

L’objectif à long terme est de présenter une liste de recommandations et de faire évoluer, entre autres, les politiques d’immigration. Ainsi, l’AFM s’est rapprochée de l’USB pour mener à bien ce projet.

Peter Dorrington, vice-recteur en enseignement et à la recherche à l’USB, n’a pas hésité à jouer le jeu.

« Nous étions tout de suite convaincus de l’intérêt et l’importance d’un tel projet. »

Une étude en deux parties

Il faut dire que l’USB est directement concerné par le sujet. « La majorité de nos étudiants internationaux viennent dans le cadre d’un projet d’immigration. Et si l’USB recrute des étudiants à l’étranger, c’est aussi pour appuyer la communauté francophone dans son développement. » Elle en bénéficie aussi, à travers notamment de ses professeurs.

L’étude se divisera en deux volets, une partie qualitative puis une partie quantitative. Elle devrait s’étaler sur un an et se reposera en partie sur la contribution, sans mauvais jeu de mots, des immigrants. C’est d’ailleurs pour cela que se déroulait la table ronde de ce samedi, afin de « mobiliser la communauté ».

C’est Faïçal Zellama qui sera la figure de proue de cette recherche. Il s’était déjà, par le passé, penché sur la question des barrières à l’intégration des immigrants. La question des contributions est particulièrement importante pour lui.

« Ce projet, c’est le minimum que l’on puisse faire pour rendre un peu à notre communauté son estime de soi. C’est pouvoir dire aux immigrants qu’ils contribuent, je veux le démontrer, pour donner un peu d’espoir aux immigrants. »

Le coût estimé de la première partie de cette recherche est de 45 000 $. La somme permettra notamment de payer les jeunes assistants de recherche, que Faïçal Zellama qualifie comme étant « la relève ». Les professeurs quant à eux ne seront pas rémunérés.