Avec des informations de Jonathan SEMAH.

Le ministre du Travail et des Aînés, Steven MacKinnon a fait savoir que son gouvernement avait finalement décidé d’intervenir dans le conflit de travail qui oppose Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleurs des postes (STTP).

Pour le Fédéral, les impacts de cette grève sont importants pour les petites entreprises, les organismes de charité, les aînés, les communautés autochtones ainsi que les territoires et communautés plus éloignées.

Le Syndicat condamne cette décision

Dans une déclaration, le STTP condamne ce retour au travail forcé. « Le Syndicat condamne sévèrement cette atteinte à notre droit constitutionnel à la négociation collective et à la grève.

« Cette ordonnance s’inscrit dans une tendance profondément troublante du gouvernement, qui utilise ses pouvoirs arbitraires pour laisser les employeurs agir en toute impunité, faire du surplace et refuser de négocier de bonne foi avec les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats ».

Eric Toupin, représentant syndical pour les Prairies du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, continue d’être présent sur les lignes de piquetage ce vendredi, à Winnipeg. Il se dit aussi très déçu de la décision du ministre. « Je ne sais pas trop quoi dire de plus, on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer. Cette semaine, on avait présenté une contre-offre dans laquelle nous avions réduit nos demandes et Postes Canada n’a fait aucun effort de réponse. L’impasse a seulement été créée par Postes Canada. On est déçus, on veut une négociation juste et l’on comprend que l’on ne va jamais s’y rendre. »

Dans ces conditions, le représentant syndical se demande comment il est possible de reprendre le travail. « On discute entre nous. Chaque jour dehors, on devient plus forts. Bien sûr, des membres veulent retourner au travail pour regagner leur paye, mais on n’a rien gagné, alors ça sert à quoi », souligne Eric Toupin qui demeure pessimiste quant à la possibilité de trouver un accord entre toutes les parties dans les prochains jours.

Le ministre a invoqué l’article 107 du Code canadien du travail

Jugeant que le conflit n’était pas prêt de se régler, le ministre du Travail et des Aînés force un retour au travail, sous les conditions des conventions collectives existantes, jusqu’au 22 mai 2025.

Steven MacKinnon explique donc avoir « invoqué les pouvoirs qui me sont conférés par le Code canadien du travail (le Code) pour promouvoir des conditions favorables au règlement de ce conflit de travail et protéger les intérêts de tous les Canadiens. » Plus précisément, il s’agit là de l’article 107 qui dit : Le ministre peut prendre les mesures qu’il estime de nature à favoriser la bonne entente dans le monde du travail et à susciter des conditions favorables au règlement des désaccords ou différends qui y surgissent; à ces fins il peut déférer au Conseil toute question ou lui ordonner de prendre les mesures qu’il juge nécessaires.

D’ici là, une Commission d’enquête sur les relations de travail sera mise sur pied pour examiner « les problèmes empêchant la résolution de ce conflit de travail actuel ».

Pour rappel, les négociations avaient même été suspendues pendant plusieurs jours par le médiateur spécial jugeant les parties trop éloignées sur des sujets cruciaux.

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