Trouver un moment pour s’entretenir avec Martina Gutiérrez Segado, 12 ans, n’est pas chose facile. Effectivement, depuis deux ans maintenant, la jeune fille fait partie de la troupe junior du Ballet royal de Winnipeg. Et ça occupe une grande partie de son temps. 

« Je m’entraîne cinq jours par semaine et la durée des cours varie. Parfois, ils sont de 45 minutes, ou parfois ils durent trois heures. » D’ailleurs, c’est un dimanche que La Liberté s’est entretenue avec elle, et même-là, Martina Gutiérrez Segado indiquait qu’elle rentrait tout juste d’une convention de danse au Centre des congrès RBC à l’occasion de laquelle elle a pu « travailler sur le prochain spectacle ». 

Cela étant dit, pour la Madrilène de naissance, ce rythme soutenu est loin d’être un problème. Après tout, la danse c’est sa passion. 

« J’aime le sentiment que la danse me procure. Je peux exprimer toutes mes émotions sans les dire, juste avec le mouvement. J’aime aussi les amis que je me suis faits, tout le monde te soutient », dit-elle dans un français parfait!

Elle aime tellement la danse, que Martina Gutiérrez Segado aimerait en faire son métier et devenir danseuse professionnelle. C’est d’ailleurs à cette fin que la fréquence de ses entraînements s’est intensifiée cette année. Même si, et nous y reviendrons plus tard, ce n’est pas la seule idée de carrière que caresse la jeune fille.

Cela, bien entendu, a un coût. Martina Gutiérrez Segado est en préparation pour rejoindre le programme d’entraînement intensif. Cela signifie qu’elle suit en ce moment une classe de ballet ainsi qu’une classe d’ensemble de ballet. Son père, Raúl Gutiérrez Cabello explique : « C’est le mini-mum pour entrer dans le programme intensif, et il faut compter 1 500 $ sur l’année scolaire. Mais le Ballet royal recommande aussi de suivre des cours de jazz, d’ensemble de jazz et des cours de prépointe. » 

À noter qu’en prépointe, il est obligatoire de participer à deux ateliers par an et deux compétitions minimum. Dans ce cas-là, les coûts explosent pour passer à près de 9 000 $ par an. 

Il faut aussi parvenir à jongler entre la danse et les obligations qu’imposent les cours de septième année. 

« C’est parfois très compliqué de trouver l’équilibre, confie la danseuse. Maintenant que je suis en école intermédiaire, j’ai beaucoup de travail, mais j’essaie de trouver le temps avant ou après la danse. J’ai besoin d’utiliser mon temps efficacement pendant la semaine. En général, je peux faire ce que je veux pendant les fins de semaine. » 

En programme d’immersion française, Martina Gutiérrez Segado peut compter sur le soutien de ses parents. « Ils souhaitent me soutenir pour faire ce que j’aime, alors ils m’aident avec la danse, mais aussi l’école. » 

Et il est très important que la jeune fille travaille bien à l’école. Car pour l’heure, entre deux choix de carrière, son coeur balance encore. 

Effectivement, Martina Gutiérrez Segado se verrait bien docteure dans le futur. « Depuis toute petite, j’aime aider tout le monde et je suis parfaitement capable de voir du sang », assure-t-elle. 

« C’est quelque chose que je veux faire, car quand je vois des gens qui ont besoin d’aide, je veux pouvoir les aider », elle marque alors une pause dramatique, « mais pour le moment je n’ai que douze ans », ajoute-t-elle.

En attendant, elle poursuivra ses envies de danse. Elle se prépare d’ailleurs en ce moment pour une compétition qui se déroulera au mois de mars 2025. Elle participera ensuite à un spectacle du Ballet royal de Winnipeg au mois de mai 2025. 

Cependant, cela ne l’empêche pas de se projeter un peu plus loin dans le futur. Un futur dans lequel elle est danseuse professionnelle. « Pour mes premières années de danse, j’aimerais être à Winnipeg, mais pourquoi pas plus tard me rendre en Europe ou aux États-Unis? »