Ce lundi 16 décembre, Statistique Canada publiait les premiers résultats de l’Enquête sur la population de langue officielle en milieu minoritaire de 2022.

L’enquête avait pour objectif d’observer et d’évaluer la situation des populations de langue anglaise au Québec ainsi que celles des populations de langue française dans les autres provinces.

Parmi les aspects évalués, l’on note, entre autres, les services à la petite enfance, l’accès aux services de santé et gouvernementaux, mais aussi des évènements culturels dans la langue minoritaire et plus largement la vitalité de cette dernière dans les communautés concernées.

Les premières conclusions de ce rapport mettent en exergue des inégalités persistantes dans l’accès aux services dans les langues minoritaires.

L’étude note aussi un sentiment croissant d’insécurité et de discrimination linguistique au sein des communautés en situation minoritaire. Enfin, la vitalité de la langue étant en berne, l’engagement social et culturel est lui aussi impacté.

Aussi de bonnes nouvelles

Mais toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises. Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, a réagi à ses résultats, « La bonne nouvelle, c’est que des décennies de luttes pour les droits scolaires ont donné des résultats : 75 % des parents francophones ayant des enfants d’âge préscolaire ont l’intention de les inscrire dans une école primaire de langue française, et 62 % de ces parents sont motivés à le faire parce qu’ils savent que leurs enfants ont le droit d’aller à l’école en français »

L’étude relève également un rétrécissement important de l’espace de vie en français. Un point « inquiétant » selon la FCFA. La fédération regrette le constat « d’un recul sur toute la ligne en matière d’accès aux services en français, tous paliers de gouvernement confondus ».

De fait, la proportion de francophones ayant dit avoir eu accès souvent ou toujours à des services fédéraux en français est passée de 60 % en 2006 à 42 % en 2022. La proportion à avoir indiqué n’avoir jamais pu obtenir de services fédéraux en français quant à elle est passée de 14 % à 24 %.

« Pour un pays avec deux langues officielles depuis plus de 50 ans, c’est tout simplement répréhensible », indique Liane Roy.