Après le Vendredi fou, le cyberlundi, les cadeaux de Noël, voici le traditionnel Après-Noël qui arrive. Sans forcément culpabiliser au moment des achats, il est bon de se questionner sur leur nécessité. Car après tout, ces journées sont avant tout une histoire de marketing comme le rappelle Laurence Bolduc, spécialiste, communication et engagement à la Fondation Suzuki.
« Ce sont souvent des achats impulsifs. Il faut dire que nous sommes envahis d’infolettres avec des offres très intéressantes. Certaines études, dont une de l’Université de Leeds, montrent que 80 % des achats faits durant cette période finissent au dépotoir. »
D’après un sondage de l’Institut Léger, 53 % des Canadiens magasinent au moins une fois par semaine en ligne. Dans ce type de commerce, de grandes enseignes ont fait leur apparition comme Amazon. Néanmoins, ce n’est pas sans conséquences sur la planète. Laurence Bolduc souligne qu’« en 2021, Amazon avait généré 71,57 millions de tonnes de CO2. 42 % des articles achetés en ligne sont retournés et sont inutilisables et finissent donc dans des sites d’enfouissement.
« Depuis les années 1990, le magasinage en ligne a transformé les habitudes d’achat. Walmart a été un des précurseurs en mettant ses produits en ligne. Les autres commerces ont suivi. »
Il y a énormément de paramètres à prendre en compte sur l’impact écologique d’un achat. Laurence Bolduc passe au travers de quelques-uns. « Tout d’abord, l’emballage. Il y a souvent beaucoup de papiers, de plastiques, de suremballage qui fait en sorte que le produit devient vraiment nocif pour la planète.
« La question des livraisons rapides est aussi à souligner. Ce genre de livraison génère plus de CO2 qu’une livraison classique. Souvent ces livraisons se font par avion et l’avion génère 50 fois plus d’émission de carbone par kilomètre que le transport par bateau.
« L’origine du produit est aussi un enjeu. Le magasinage en ligne permet souvent d’acheter des produits qui viennent de très loin alors qu’un objet acheté dans un magasin local a un impact environnemental plus faible. »
Évidemment, tout est question d’équilibre pour Laurence Bolduc. Si votre four micro-ondes doit être remplacé, l’achat est justifié. Il faut donc se poser les bonnes questions au moment de cliquer sur valider le panier en ligne. « Si la personne prend sa voiture pour faire deux heures de route pour magasiner juste un objet, je ne pense pas que ce soit plus écologique que le livreur qui a organisé sa tournée en fonction des lieux. C’est vraiment une question d’équilibre.
« Chaque achat devrait être analysé de manière individuelle du début à la fin pour comprendre son impact environnemental. On n’arrêtera pas le magasinage en ligne, il faut juste se poser les bonnes questions au moment des achats. »