Avec des informations de Ophélie Doireau.

Si le temps n’est pas à l’inquiétude, une zone de flou s’est tout de même installée. L’instabilité politique fédérale n’a pas fini de faire réagir, même jusqu’aux protagonistes de l’économie manitobaine. Depuis le remaniement ministériel, les responsables économiques d’un bout à l’autre du pays traiteront désormais avec Anita Anand devenue ministre du Commerce intérieur.

Il est « difficile de prévoir l’impact de ce remaniement ministériel sur les entreprises manitobaines et sur le commerce international », souligne d’entrée André Brin, directeur général du World Trade Centre Winnipeg.

Pit Turenne, propriétaire de gîte et directeur général d’Aikens Lake, ne s’inquiète pas trop des soucis à Ottawa. Il surveille plutôt l’économie en général. « Les changements de ministres ne nous impactent pas trop. Évidemment, si l’économie tombe en récession, là, ça serait plus compliqué, mais pour l’instant c’est assez stable. »

De son côté, André Brin rappelle l’importance du commerce intérieur pour les entreprises manitobaines qui veulent croitre. « Il n’est toutefois pas toujours facile de faire affaire partout au Canada. Si ce ministre peut aider à l’élimination des barrières au commerce entre provinces, ceci pourrait avoir un impact positif considérable sur l’économie canadienne et manitobaine », imagine-t-il.

Garder de bonnes relations avec le voisin américain

Autre élément de flou : l’arrivée prochaine du président élu Donal Trump. À partir du 20 janvier, l’homme politique américain sera au pouvoir et a déjà annoncé vouloir notamment instaurer des tarifs douaniers à hauteur de 25 % sur les produits canadiens.

Depuis, Donald Trump a aussi, à plusieurs reprises, émis l’idée que le Canada devienne le 51e État américain. Il a également appelé Justin Trudeau gouverneur au lieu de premier ministre.

Pit Turenne, qui accueille une large clientèle américaine chaque année, espère surtout que cette situation s’apaisera. « C’est super important qu’il y ait une bonne relation. Plus de la moitié de nos revenus viennent des voyageurs américains, donc on ne veut pas qu’ils se sentent mal à l’aise de voyager au Canada. On souhaite que les relations demeurent bonnes. »

Économiquement, les deux pays doivent rester de bons partenaires, estime André Brin. « Le Manitoba compte énormément sur le commerce avec les États-Unis, et donc l’enjeu immédiat pour le Manitoba et le Canada est cette relation économique avec les États-Unis. Donc, l’examen conjoint de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, prévu pour 2026, sera de première importance pour le gouvernement canadien. »