La souche H5N1 du virus de la grippe aviaire est particulièrement infectieuse chez les oiseaux sauvages et domestiques. Le virus a déjà fait des ravages un peu partout dans les fermes avicoles à travers le monde.
Toutefois, les bêtes à plumes ne sont pas les seules à être inquiétées par la maladie.
Au mois de novembre, un jeune homme vivant en Colombie-Britannique a été hospitalisé. Il s’agit donc du premier cas d’infection chez l’Homme au Canada. Nos voisins du Sud quant à eux, ont recensé 65 cas, la plupart bénins, sur l’année 2024.
Ce n’est pas la première fois que la grippe aviaire est retrouvée ailleurs que chez les oiseaux et volailles. C’est d’ailleurs pour ça que le virus inquiète, comme l’explique le Dr Philippe Lagacé-Wiens, microbiologiste à l’Hôpital de Saint-Boniface. « On l’observe aussi chez un certain nombre de mammifères, des mammifères aquatiques, mais aussi des bovins par exemple. On l’a même trouvé chez des animaux de compagnie comme les chats. C’est quelque chose qui nous inquiète un peu en tant que médecins et scientifiques d’observer ce virus circuler chez des animaux qui sont plus proches parents aux humains. »
Si l’on sait depuis un moment que le virus est particulièrement infectieux chez les oiseaux, c’est assez récemment que l’on a pu l’observer le même phénomène chez les mammifères, ce qui n’est pas nécessairement rassurant, car « ça indique que le virus s’adapte à de nouveaux hôtes ».
Pas de transmission entre personnes
Toutefois, comme le docteur le rappelle, la transmission vers l’homme n’est pas nouvelle. Sporadiquement, au fil des années, des infections chez l’Homme ont pu être observées. Notamment en Asie.
« Il semble aussi que la transmission de personne en personne n’est pas encore été constatée. »
Ce qui est bon signe, car en cas de transmission entre êtres humains, Philippe Lagacé-Wiens indique que les conséquences pourraient être sérieuses.
D’abord parce que le virus semble assez virulent et capable de provoquer des maladies sévères, mais aussi, car l’être humain n’a pas développé d’immunité face à ce virus.
« On pourrait se retrouver en face d’une nouvelle pandémie. » Mais pour cela, il faudrait que le virus évolue encore.
« Sa capacité à s’attacher à l’être humain est très inefficace pour le moment, mais une mutation pourrait changer cela.
Il faut donc rester prudent et cela explique en partie pourquoi l’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, Dre Theresa Tam a rappelé, dans un entretien accordé à La Presse Canadienne, l’importance de la sensibilisation au sujet de la grippe aviaire, en particulier auprès des fermes avicoles commerciales.