Par Océane LE GOUIC – Collaboration spéciale

 « Cette fête est une commémoration de la lutte menée pour abolir l’esclavage et regagner nos libertés », déclare Suzanne Chrispin, présidente du RDHM.

Des libertés affirmées le 1er janvier 1804, lors de la proclamation de l’indépendance du pays par Jean-Jacques Dessalines, devenu dès lors, Gouverneur général d’Haïti. Les Haïtiens célèbrent chaque année, à travers cette indépendance, l’abolition du régime colonial français de Saint-Domingue, établi depuis le 17e siècle.

« Cette fête a un sens continu pour nous, car elle représente les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui sont toujours demandées dans notre société », continue la présidente du RDHM. Selon elle, les nouvelles générations doivent toujours se rappeler les 12 années de combats endurées pendant la révolution haïtienne.

La célébration

Les participants ont profité d’une ambiance festive et commémorative lors du rassemblement du RDHM le 1er janvier 2025 à 18h.

Cette année, l’invité spécial était une personne de l’Accueil francophone du Manitoba et a tenu un discours de circonstance et de bienvenue dès 19h, suivi par une danse culturelle. À partir de 20h30, le dîner a été servi avec la traditionnelle soupe joumou, mangée auparavant par les colonisateurs. « C’est une soupe à base de citrouille. Le jour de l’indépendance, pour symboliser l’égalité et la répartition égale de toutes les richesses entre les habitants du terroir, les ancêtres ont cuisiné cette soupe », souligne Suzanne Chrispin. Enfin, vers 21h, les invités ont pu profiter du gâteau et continuer la fête, danser et s’amuser jusqu’à minuit.

Au-delà de cette commémoration traditionnelle, l’association a d’autres objectifs spécifiques et se rassemble durant toute l’année en hommage au pays. Créé en 2010 au Manitoba, le RDHM organise trois principaux évènements. Le 1er janvier il célèbre l’indépendance, le 18 mai il glorifie et met en avant la création du drapeau haïtien et le 1er juillet, il célèbre la Fête du Canada.

Cette année, le RDHM se réjouit de voir de nouveaux arrivants sur le sol manitobain. En raison de la crise à Haïti depuis 2017, nombreux sont ceux qui se réfugient sur le sol canadien. Suzanne Chrispin explique, « nous sommes passés de 200 Haïtiens au Manitoba à 500 en 2024 ». Le regroupement pense alors plus grand et propose à ses nouveaux membres d’autres services.

Il sollicite des entreprises afin que les personnes puissent trouver des emplois et intégrer le marché économique. Cette fonction d’accompagnement permettrait aux nouveaux arrivants de trouver des emplois de premières mains afin de s’implanter plus facilement par la suite. « Ce serait une réelle ouverture vers le Manitoba pour nos propres membres », conclut la présidente.