Les investissements mondiaux atteindront en effet les 2000 milliards $ cette année, selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Survol d’un bond en avant en 6 mots-clefs.
La Chine. C’est elle qui mène le bal. 60 % de la croissance des énergies vertes cette année provient de ce pays, qui a possiblement atteint grâce à ces efforts le pic de ses émissions de gaz à effet de serre. Et ça va se poursuivre en 2025.
666 gigawatts. C’est la quantité d’énergie provenant du solaire et de l’éolien qui devrait s’être ajoutée aux capacités mondiales lorsqu’on aura fini les calculs pour l’année, projette l’AIE. En 2023, c’était 510 gigawatts de plus. Les 2000 milliards d’investissements en 2024 représentent près du double des investissements dans les énergies fossiles (1100 milliards $).
Trump. Il a promis de mettre fin aux investissements décrétés par Joe Biden dans la transition énergétique (sous le parapluie de l’Inflation Réduction Act), mais comme beaucoup de ces investissements créent de l’emploi dans des comtés et des États qui ont voté républicain (trois fois plus), il est possible que son entourage lui fasse comprendre que de les annuler serait malavisé. Mais même si ces investissements sont maintenus, cela ne voudra pas dire qu’un deuxième gouvernement Trump aura la volonté d’investir massivement dans les renouvelables pour concurrencer la Chine.
La marche est haute. Elle l’est, pour atteindre l’objectif de tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030 — une cible que s’étaient donnée les pays à la clôture de la rencontre sur les changements climatiques de 2023. Si tous les pays respectaient, en 2030, leurs cibles de réduction de gaz à effet de serre — et ils sont loin d’être tous sur cette trajectoire — « ils atteindraient 70 % de ce qui est nécessaire, en 2030, pour tripler » les énergies vertes à l’échelle mondiale, prévenait l’AIE dans une note publiée en juin.
Baleines vs éoliennes. Si vous entendez dire que les éoliennes tuent des baleines, c’est un mythe répandu par des climatosceptiques. Et ce n’est qu’une partie de leurs récentes stratégies qui, plutôt que de se contenter de nier le réchauffement climatique, consistent à lutter contre les nouveaux projets d’éoliennes. Les analystes appellent cela la « stratégie du délai », et elle est largement financée par des groupes d’intérêt davantage préoccupés par le rendement des énergies fossiles.
Les batteries au Québec. Le Québec a vu son rêve de développer une filière batterie, pour des voitures électriques, passer par des hauts et des bas en 2024. Y aura-t-il, ou pas, une usine de l’entreprise suédoise Northvolt pour fabriquer et recycler des batteries lithium-ion? À suivre.