Après plus d’un an de travail, la recherche est terminée et c’est le temps du bilan.

C’est Emmanuelle Rigaud, ancienne directrice des Éditions du Blé, qui a eu la responsabilité de ce projet en tant qu’agente de développement littéraire.

« Si l’on parle d’abord géographie, je suis allée dans toutes les provinces de l’Ouest et du Nord, à part le Nunavut et le Yukon, même si j’ai pu discuter avec des représentants de ces places pendant cette année. »

Elle évoque ce qui a été le plus marquant dans toutes ces rencontres.

« Je pense notamment aux rencontres avec des bibliothécaires ou des personnes des institutions scolaires qui n’ont pas toujours une bonne connaissance de ce que font les éditeurs de l’Ouest et du Nord. Par exemple, dans les bibliothèques, l’on va retrouver des livres qui ne sont pas des plus récents. Ça ne donne pas une image très moderne des maisons d’édition, alors que ces dernières ont évolué avec le temps. »

Si Emmanuelle Rigaud confie ne pas avoir eu « de grandes révélations », ces voyages ont pu permettre de recueillir plus de données et confirmer notamment que le public ne connaît pas assez toutes ses ressources.

Emmanuelle Rigaud a pu aussi observer les défis de toutes les personnes qui vivent de la littérature francophone dans ces régions.

« Ce sont surtout des obstacles que connaissent tous les éditeurs. Par exemple, faire déplacer des auteurs de Vancouver à Montréal pour un salon du livre, ça coûte cher. Comme tous les éditeurs ont des auteurs un peu partout dans l’Ouest et le Nord, le moindre voyage devient toute une affaire. Et puis toutes les maisons, à part peut-être Apprentissage Illimité et les Éditions des Plaines, sont petites avec une personne en place. »

Célébrer la littérature

Pour améliorer la situation, Emmanuelle Rigaud, avec son expérience et celle acquise pendant ce projet, souligne quelques bonnes initiatives. L’idée principale est de mettre en commun les ressources.

« Il faut encore plus se concerter. Si l’on reprend l’exemple de l’auteur qui se déplace à Montréal pour un salon. On peut penser à qu’il fasse des haltes dans les provinces de l’Ouest sur son trajet. L’on pense aussi à faire du matériel de sensibilisation, des communications communes, des publicités plus larges. Ce sont des éléments qui font gagner de l’argent, et idéalement, du temps. »

De manière générale, Emmanuelle Rigaud, à la fin de ce projet de recherche, invite le monde à célébrer la littérature et celles et ceux qui travaillent pour sa réussite. C’est d’ailleurs l’objectif d’un des produits de ces mois de travail qui s’appelle : De l’écriture à la célébration : Explorez la littérature de l’Ouest et du Nord canadiens. Ce livret bilingue (1) de quasiment 30 pages présente les différents organismes, une sélection de livres et des activités littéraires des différentes régions explorées. « Ce livret peut perdurer deux ou trois ans facilement. Le but, c’est de montrer à quoi ressemble notre littérature. On voulait nous présenter à nouveau au public. »

Emmanuelle Rigaud veut souligner que même si ce projet-là est terminé, ce n’est en fait que le début. « Ça a été un gros bilan qu’on vient de faire. Un Plan d’action se met en place, et ça va continuer dans les prochaines années avec plusieurs initiatives. »

(1) Découvrir ce livret.