À la suite de l’imposition de 25 % sur l’acier et l’aluminium, le Canada a répondu et les Prairies pourraient jouer un rôle important dans les négociations.
Au début du mois de mars, le président Donald Trump allait de l’avant avec l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur le Canada et le Mexique.
Ces tarifs concernent, au total, l’équivalent de 918 milliards de $ américains de produits importés.
La réponse canadienne ne s’était pas fait attendre.
Le jour même, l’ancien premier ministre Justin Trudeau annonçait l’imposition d’une taxe à hauteur équivalente de 25 % sur près de 155 milliards de $ de marchandise américaine. 30 milliards de $ tout de suite et 125 milliards de $ de plus dans 21 jours.
Plus récemment, Donald Trump a donné son feu vert pour la mise en place de tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et l’aluminium. Là encore, le Canada réplique avec l’imposition de droits de douane sur les marchandises américaines.
« Cela comprend des produits en acier d’une valeur de 12,6 milliards $ et des produits en aluminium d’une valeur de 3 milliards $, ainsi que des produits américains supplémentaires d’une valeur de 14,2 milliards $, pour une valeur totale de 29,8 milliards $. La liste des produits supplémentaires concernés par les contre tarifs comprend des outils, des ordinateurs, des équipements de sport et des produits en fonte », a détaillé Dominic LeBlanc, quand il était encore ministre des Finances et des Affaires intergouvernementales.
Pour l’heure, les choses ne semblent pas aller en s’arrangeant, et bien entendu, les provinces des prairies sont également à risque de subir les effets de cette guerre commerciale.
À propos de la réplique canadienne, Terry Duguid, encore ministre responsable de Développement économique Canada pour les Prairies au moment de cette entrevue, rappelle que l’objectif reste de voir les tarifs disparaître, mais que la réponse canadienne « doit être forte ».
« Nous devons réagir fermement pour que les Américains réalisent que ce qui se passe n’est bon pour aucune de nos deux économies. La réalité, c’est que Donald Trump ne comprend que la force. »
Celui qui est devenu ministre de l’Environnement et du Changement climatique depuis l’assermentation du 24e premier ministre Mark Carney, souligne qu’il s’agit d’une période stressante.
Il fait valoir que des mesures ont été prises pour soutenir les entreprises et travailleurs canadiens.
« Nous fournissons 6,5 milliards de $ pour soutenir les citoyens. 5 milliards de $ d’Exportation et développement Canada, 500 millions de la Banque de développement du Canada, mais aussi 1 milliard de $ de Financement agricole Canada pour venir en aide à nos entreprises alimentaires et agricoles pendant cette période difficile. »
Dans cette guerre tarifaire, Terry Duguid n’émet aucun doute sur la capacité des prairies à faire pencher la balance.
« Nous avons une économie basée sur les ressources comme le pétrole et le gaz, l’énergie, l’agriculture et les minéraux essentiels. Nous alimentons l’Amérique du Nord. »
À titre d’exemple, les mines d’uranium en Saskatchewan fournissent environ 25 % des besoins en uranium des É-U.
Une position de force donc, selon le ministre, qui n’empêche pas une certaine vulnérabilité. Pour pallier cela, l’une des solutions qui s’imposent est celle du commerce intérieur.
« Nous devons abattre les barrières commerciales à l’intérieur du pays. Selon certaines estimations, cela pourrait rapporter beaucoup à l’économie canadienne. Dans l’Ouest du Canada, c’est déjà le cas dans une certaine mesure. Nous devons également diversifier nos marchés, améliorer notre productivité. »
Terry Duguid mentionne également le tourisme. Il encourage les Canadiens à voyager à l’intérieur du pays, plutôt que de s’envoler vers nos voisins du Sud.