Jusqu’à la fin du mois de mars, les orchidées envahissent la Maison d’exposition Babs Asper de The Leaf.
Blanches, jaunes, violettes, elles grimpent, serpentent et tombent un peu partout autour des visiteurs.
En tout, plus de mille types d’orchidées ont été utilisées pour décorer l’espace d’exposition. L’occasion d’offrir aux visiteurs une chance d’échapper à l’hiver quelques instants et de se préparer pour le printemps qui s’en vient. Mais pas seulement.

« Il s’agit aussi de mettre en avant leur importance », souligne Gerald Dieleman, directeur du service d’horticulture au Assiniboine Park Conservancy. « Les orchidées jouent un rôle clé au sein de leurs écosystèmes, elles sont aussi une espèce très prolifique. On en trouve sur tous les continents à l’exception de l’Arctique. »
Il existe quelque 28 000 espèces d’orchidées à travers le monde, la plupart tropicales. Mais le Manitoba compte tout de même quelques espèces indigènes, comme la Cypripedioideae, aussi appelée sabot de la vierge ou Lady’s slipper en anglais. Cette dernière pousse dans le sol des forêts, ce qui est, à en croire Gerald Dieleman, assez remarquable, puisque les orchidées tropicales poussent généralement sur les arbres.
Il est d’ailleurs possible de les observer en se baladant dans le biome tropical du Jardin botanique.
« Ce sont des plantes épiphytes, c’est-à-dire qu’elles ne poussent pas dans le sol. Elles absorbent les nutriments dont elles ont besoin dans l’humidité de l’air ».

L’horticulteur pointe alors du doigt un arbre au tronc relativement fin, presque caché derrière la première rangée de plantes tropicales qui longe le chemin du jardin. Sur son tronc, l’on peut observer des feuilles grimpantes vers ce qui ressemble à un nid de mousse.
« C’est une orchidée qui est en train de pousser. Un vanillier, que l’on connaît bien sûr puisque c’est de cette plante que l’on extrait la gousse de vanille. »
Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si les orchidées exposées dans la Maison Babs Asper sont en hauteur. Rien de traumatisant pour ces espèces qui sont généralement des plantes grimpantes.
Autre fait intéressant à propos des orchidées, elles n’ont pas nécessairement de période de floraison définie.
« Cela dépend de la quantité de lumière qu’elles reçoivent ainsi que de l’humidité, explique Gerald Dieleman. Elles sont généralement des fleurs qui vivent longtemps, parfois un mois, si l’on s’en occupe bien, elles peuvent refleurir au fil du temps. »
Pour autant, elles ne nécessitent pas énormément de soin, au contraire. Elles sont donc des plantes d’intérieur idéales pour ceux qui n’ont pas la main verte.
« Ce qui tue les orchidées, c’est la gentillesse », s’amuse Gerald Dieleman.
D’ailleurs, lorsque l’exposition prendra fin, le 23 mars, une partie des plantes exposées seront récupérées pour rejoindre la collection permanente de The Leaf ou rejoindront la serre en attendant de pouvoir être réutilisées. Celles qui restent seront mises à la vente pour le public.
Si la majorité des fleurs que l’on peut retrouver dans cette exposition sont assez communes, quelques espèces plus rares sont tout de même à découvrir.
