Avec des informations de Hugo BEAUCAMP et Marie WIELGOCKI.
Ce 20 mars, c’était jour de budget au Manitoba. Le gouvernement néo-démocrate, mené par Wab Kinew, a dévoilé son deuxième budget depuis qu’il a été élu.
C’est Adrien Sala, ministre des Finances, qui a fait la présentation de ce budget intitulé Bâtir un Manitoba uni.
Le document met en évidence plusieurs priorités clés : protéger les Manitobains contre les menaces tarifaires, la restructuration des soins de santé, la réduction des coûts pour les Manitobains et aussi la croissance économie.
Quelques chiffres à retenir
Dépenses totales prévues pour 2025-2026 : 25,850 milliards $. En hausse par rapport à l’exercice précédent, ce chiffre était de 24,1 milliards $.
Montant total des revenus prévu pour l’exercice 2025-26 est de 25,256 milliards $. En hausse par rapport à l’exercice précédent, ce chiffre était de 23,3 milliards $.
Le solde net de la dette sommaire prévu à la fin de l’exercice 2025-2026 est de 36 500 millions $. À titre de comparaison, le solde net de la dette sommaire prévu à la fin de l’exercice 2024-2025 était de 34 472 millions $.
Déficit budgétaire prévu pour 2025-2026 : 794 millions $.
Croissance du PIB réel prévue pour 2025 : 1,7 %.
Taux d’inflation prévu pour 2025 : 2,0 %.
Investissement important dans les infrastructures
Si ce Budget 2025 a le verbe Bâtir dans son intitulé, ce n’est pas pour rien. La Province prévoit 3,7 milliards $ pour les infrastructures stratégiques en 2025-2026, avec un plan total de plus de 16,7 milliards $ sur cinq ans.
Selon le gouvernement, ces investissements devraient stimuler l’économie, augmenter le PIB nominal de 2,3 milliards $ et créer plus de 17 800 emplois.
Parmi certaines des constructions que la Province compte faire, il y a la construction de 11 nouvelles écoles ou encore la construction de nouvelles urgences à l’Hôpital Victoria et à Eriksdale.
La menace tarifaire plane
En introduction du discours du ministre des Finances Adrien Sala, comme dans les pages du budget, les taxes douanières imposé pour le gouvernement américain était omniprésent. Une partie du budget 2025 prévoit donc des mesures pour protéger les manitobains des tarifs et faire croître l’économie du Manitoba.
Parmi ces mesures, l’on peut noter un investissement 36,4 millions $ sur les deux prochaines années pour développer le port de Churchill ainsi que les voies ferrées de Hudson Bay Rail. Un point stratégique pour le commerce international et l’exportation sur d’autres marché, que la province souhaite renforcer.
Toujours dans l’optique de soutenir financièrement les entreprises manitobaines face aux taxes douanières. Le gouvernement prévoit de couper les taxes salariales pour encourager les entreprises à créer plus d’emplois. La démarche devrait permettre aux entreprises de sauver 8,5 millions $ par an.
Le financement d’un programme de soutien à l’exportation à hauteur de 500 000 $ pour aider à diversifier le marché au-delà des États-Unis. Les agriculteurs sont aussi concernés par un programme dédié de gestion de crise de 140,8 millions $.
Et la francophonie?
Ce 20 mars était aussi la Journée internationale de la francophonie. Avant le budget, la Province avait déjà fait quelques annonces pour réaffirmer son engagement.
Le ministre des Relations avec les Municipalités et le Nord et ministre responsable des Affaires francophones, Glen Simard, annonçait notamment l’intention de la province du Manitoba à soumettre une demande de membriété auprès de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ou encore la création d’un nouveau modèle de livraison de services qui verrait le personnel des Centres de services bilingues fournir des services de proximité dans les régions mal desservies.
Le Budget 2025 prévoit par ailleurs 416 000 $ pour cinq analystes de politiques bilingues à temps plein afin d’améliorer la coordination des services en langue française. Le budget soutiendra aussi une nouvelle stratégie pour recruter et retenir les éducateurs francophones et travaillera avec des partenaires comme l’Université de Saint-Boniface. Enfin, l’on apprend que la Province a signé une entente pluriannuelle de 1,5 million $ avec le gouvernement fédéral pour l’aider à atteindre son objectif de faire progresser l’éducation en langue française