Cet article a été écrit dans le cadre de l’initiative Génération Z. Depuis 2010, Génération Z, une initiative de La Liberté, offre une expérience authentique du métier de journaliste en presse écrite ou en vidéo à des élèves du secondaire de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), pour qui le français est leur deuxième langue. Afin de les encourager, prenez le temps de lire leurs articles, et écrivez-leur un commentaire à [email protected].

Par Stella Dijeh, 11e année et Gift Opoola, 10e année, Collège Béliveau.

Le monde était figé, tout s’était arrêté. Et aujourd’hui, où en sont nos vies sociales et nos relations?

En 2024, la vie est redevenue semblable à celle d’avant la pandémie. L’école et le travail n’ont plus de restrictions, et nous avons regagné le droit de faire des activités et d’interagir les uns avec les autres. Alors y a-t-il encore des effets de la pandémie qui persistent?

Isolement et solitude

Revenir dans le monde après avoir été isolé n’est pas un défi facile. Nos habiletés sociales ont évolué de différentes façons.

Presque cinq ans plus tard, certains décrivent leur expérience positivement. « Je me sentais isolée, mais ce n’était pas si pire que ça. Mes enfants étaient jeunes et nous avons passé beaucoup de temps ensemble en famille », raconte Jennifer Thys, enseignante de français au Collège Béliveau. Plusieurs ont en effet profité de ce temps à la maison pour passer des moments précieux avec leurs proches.

D’autres, en revanche, en gardent un souvenir plus négatif. « C’était difficile, dit Patrick Gagné, enseignant des médias au Collège Béliveau. Ma famille n’était pas toujours sur la même page en discutant des vaccins et des restrictions. De plus, je suis quelqu’un qui aime être seul, mais j’ai besoin de voir mes amis. »

Habiletés sociales

Après la pandémie, certaines personnes ont remarqué un changement dans leurs habiletés sociales. « Je suis plus facilement fatiguée après des interactions sociales, explique Jennifer Thys. Je n’ai plus autant de patience pour le gaspillage d’énergie. Je veux passer du temps avec ceux qui me remplissent le cœur. »

D’autres, au contraire, ont retrouvé rapidement leurs habitudes. « Je suis quelqu’un de très social, donc je me suis réhabitué rapidement », répond pour sa part Patrick Gagné.

Les enseignants ont également observé des différences dans la façon dont les élèves interagissaient avant et après la pandémie. « Depuis la pandémie, plusieurs ne font jamais de contact visuel et préfèrent communiquer sur leur téléphone plutôt qu’en personne », remarque Patrick Gagné.

Une génération a passé ses années de développement en isolement, séparée des autres élèves de son âge. Cependant, certains estiment ne pas avoir été particulièrement affectés, car leur mode de vie n’a pas beaucoup changé avec la COVID. « J’ai une famille plutôt petite, et je pense que la pandémie nous a rapprochés parce que nous avons passé beaucoup de temps ensemble », partage Brynn Bazylo, élève au Collège Béliveau.

Et les interactions humaines?

Ce n’est pas le cas de Chantal Pursaga, enseignante du Collège Béliveau. « Je ne pouvais pas être avec ma famille pendant la COVID, et c’était difficile pour moi parce que je viens d’une grande famille. Maintenant, j’apprécie beau- coup plus le temps que je passe avec eux. »

Pour sa part, Erica Dijeh, une ancienne élève du Collège Béliveau, « ne pense pas qu’il y a eu vraiment d’évolution, plutôt un retour à ce qui avait déjà changé ».

Avec ou sans la COVID, les êtres humains évoluent constamment et chaque époque apporte ses défis. Ce qui distingue cette période de pandémie puis de post-pandémie, c’est la façon dont nous avons dû nous adapter à de toutes nouvelles perspectives. Qu’on ait ou non retrouvé d’anciennes habitudes, on voit forcément le monde sous un nouvel angle.