Cette réunion a eu lieu au lendemain de l’annonce de nouveaux tarifs douaniers de la part des États-Unis. Le président américain Donald Trump a annoncé imposer 25 % sur « toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis ». Ces tarifs entreront en vigueur le 3 avril, à 00 h 01.
« Dans la dernière salve de sa guerre commerciale, le président Trump a de nouveau imposé des droits de douane injustifiés à notre pays, en violation de nos accords commerciaux existants. Cette fois-ci, il a ciblé l’industrie automobile et les plus de 500 000 travailleurs canadiens dévoués que cette industrie fait vivre dans notre pays », a lancé le premier ministre Mark Carney.
Pour rappel, selon des données l’Association canadienne des constructeurs de véhicules, le Canada construit 9 % des véhicules que les Américains achètent chaque année. Et les véhicules fabriqués aux États-Unis sont à l’origine de plus de 40 % des achats de véhicules au Canada.
Mark Carney a d’ailleurs rappelé que « ces actions finiront par nuire aux travailleurs et aux consommateurs américains. »
Même constat pour Brian Kingston, le président-directeur général de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules. Toute l’industrie automobile nord-américaine sera en difficulté, selon lui. « Les droits de douane américains sur les véhicules et les pièces détachées auront des conséquences négatives immédiates sur l’industrie automobile nord-américaine hautement intégrée. Il en résultera des coûts plus élevés pour les fabricants, des augmentations de prix pour les consommateurs et une industrie moins compétitive ».
Bientôt un appel avec Donald Trump
Mark Carney refusera toute mesure qui pourrait affaiblir le Canada et se dit prêt à imposer des contre-tarifs. « Nous combattrons les droits de douane américains en prenant nos propres mesures de rétorsion commerciale qui auront un impact maximal aux États-Unis et un impact minimal au Canada. Nous protégerons nos travailleurs et nos industries pendant cette période difficile. »
Le premier ministre a aussi expliqué qu’une rencontre est prévue ce vendredi avec ses homologues provinciaux et territoriaux.
Par ailleurs, Mark Carney, qui n’avait pas encore parlé avec Donald Trump depuis qu’il est devenu premier ministre, a fait savoir que le président américain l’a contacté pour planifier un appel.
« J’apprécie cette opportunité de discuter de la manière dont nous pouvons protéger nos travailleurs et construire nos économies. Je ferai clairement comprendre au président que ces intérêts sont mieux servis par la coopération et le respect mutuel, y compris de notre souveraineté », a-t-il ajouté.