L’occasion de revenir sur les défis rencontrés en milieu rural pour offrir une programmation culturelle.

Un comité culturel qui fête ses 50 ans, ce n’est pas tous les jours!

Et proposer une programmation culturelle francophone au rural n’est pas chose aisée. Gisèle Oliviero-Jobin, bénévole de longue date au sein du comité, est revenue sur les défis qu’elle a pu rencontrer ces dix dernières années, mais également sur la fierté de pouvoir proposer une programmation variée aux francophones installés dans la région.

Quel est le plus gros défi pour un comité culturel? Lorsqu’on lui pose la question, la réponse de la bénévole ne se fait pas attendre. « Le plus gros défi c’est d’encourager les personnes à participer à une activité culturelle francophone. C’est difficile de faire en sorte qu’elles soient intéressées par les spectacles ou les activités. »

De plus, Gisèle Oliviero-Jobin ajoute que la concurrence avec d’autres activités, rend la mobilisation plus difficile, en faisant référence par exemple au complexe sportif de la municipalité.

Notamment quand l’objectif est de toucher un public plus jeune. Toutefois, le comité culturel de Saint-Claude travaille avec différentes organisations dont l’école Gilbert-Rosset. Cette année, le comité culturel a permis d’emmener des élèves au Festival du Voyageur. « Plus généralement, on achète aussi des livres en français pour l’école et la bibliothèque de Saint-Claude », commente Gisèle Oliviero-Jobin.

Soucieux d’élargir son audience, le comité aide également le complexe scolaire dans l’optique de proposer des activités francophones.

Un soutien fort des artistes locaux

Par ailleurs, on peut se demander si les difficultés à proposer une programmation ne se trouvent pas dans l’organisation des évènements. Est-ce un défi de faire venir des artistes dans la municipalité? Sur ce point, Gisèle Oliviero- Jobin rappelle avec fierté que le comité bénéficie du soutien des artistes francophones locaux et, pour certains, originaires de Saint-Claude. Parmi eux on peut notamment mentionner Geneviève Toupin, Patrice Boulianne, le groupe Burnstick avec le duo Nadia et Jason Burnstick.

Si la bénévole a du mal à retenir un temps fort de l’histoire du comité depuis son arrivée, elle relève tout de même la diversité d’activités proposées au fil des ans.

« Nous avons été capables d’avoir différents concerts comme avec les Burnstick ou Gérard Laroche. Ce sont des spectacles que nous avons été chanceux d’avoir. Nous avons pu travailler avec Chemin chez nous, une tournée d’artistes francophones, la tournée Foud’rire organisée par la Fédération culturelle de la francophonie manitobaine (FCFM) passe aussi à Saint-Claude et on a aussi pu proposer des boîtes à chansons. »

Heureuse de pouvoir célébrer ce 50e, la bénévole rappelle qu’il s’agit d’un véritable engagement qui prend du temps. « Quand le comité a vu le jour, il y avait près de huit personnes. Aujourd’hui, nous sommes cinq. C’est difficile de trouver des bénévoles pour siéger au comité. Je dirais aussi qu’il y a un certain manque d’intérêt. C’est compliqué d’encourager les jeunes à prendre la relève. »

Si Gisèle Oliviero-Jobin s’est engagée au sein du comité, c’est avant tout parce qu’elle souhaitait partager son amour pour les activités francophones. « Je voulais vraiment essayer d’aider et faire en sorte d’avoir une programmation en français. » Une chose qui lui tient encore énormément aujourd’hui et explique pourquoi elle compte toujours parmi les bénévoles. « Ça fait chaud au cœur de voir que nous sommes capables de nous amuser en français », confie-t-elle.

Les 50 bougies du comité ont été soufflées le 22 mars dernier lors d’un concert qui s’est tenu au centre communautaire de la municipalité. Se sont produits sur scène la chanteuse Hélène Perreault en première partie ainsi que Jeannine Guyot, originaire de Saint-Claude, accompagnée de musiciens. Et le comité culturel compte bien poursuivre son travail et faire vivre la communauté de Saint-Claude. Si rien n’est encore officiellement confirmé, Gisèle Oliviero-Jobin indique que le comité songe à organiser une séance de cinéma en plein air avant la fin du mois d’avril. Affaire à suivre!