Par Simon LAPLANTE.

Le candidat à la chefferie du Parti conservateur du Manitoba Wally Daudrich a déclaré récemment que des ressources pornographiques existaient dans les bibliothèques de nos écoles et qu’il est temps de donner le contrôle de nos écoles aux parents. Ces propos alarmistes et sans fondement soulèvent de nombreuses difficultés et sont basés sur une idéologie qui nous rappelle étrangement la Loi 64 du gouvernement Pallister.

Une première problématique avec cette affirmation est qu’en fait l’école n’appartient pas aux parents, elle appartient à la société. L’école joue un rôle de socialisation et elle permet à tous les enfants d’apprécier et mieux comprendre des valeurs, des façons d’être, des cultures qui ne sont pas nécessairement présentes ou même valorisées au sein de leur famille. Elle transmet des savoirs qui ne correspondent pas toujours aux croyances religieuses des familles. Cette introduction à la diversité est fondamentale dans la création d’une société juste et démocratique.

Le curriculum, le choix des ressources et des approches pédagogiques, les évaluations, les priorités sociales valorisées par nos écoles sont le résultat des priorités et protocoles établis par le ministère de l’Éducation en étroite consultation avec le leadership éducationnel (commissions scolaires, la Manitoba Association of School Superintendents (MASS), etc.). Il est aussi important de comprendre que la recherche scientifique sur l’apprentissage, les défis sociaux actuels et les priorités de chaque gouvernement exercent une influence profonde sur ces décisions et orientations pédagogiques.

Une deuxième problématique des propos de M. Daudrich est de savoir quels sont les parents qu’il aimerait voir prendre le contrôle de nos écoles. La réalité est que la plupart de nos parents et des contribuables n’ont tout simplement pas le temps ni les énergies de s’impliquer dans les conseils scolaires ou dans des rôles de leadership. Ce qui devient inquiétant lorsqu’on voit par exemple un groupe de contribuables prendre le contrôle d’une commission scolaire pour imposer des idéologies très spécifiques et souvent sources de division au sein des écoles de cette commission. Cette situation existe présentement dans quelques commissions scolaires du Manitoba.

Nos parents, nos grands-parents et nos contribuables jouent un rôle fondamental dans la réussite des objectifs de nos écoles. Appuyer leurs enfants dans leurs apprentissages de chaque jour, dialoguer avec les enseignants et la direction lorsque des conflits ou des soucis se présentent, appuyer les activités de l’école, se porter volontaire, respecter les protocoles de résolution des conflits, s’impliquer dans le comité scolaire, se présenter aux élections scolaires, voilà qui sont autant de façons d’appuyer nos écoles.

Encore plus important, il faut prendre le temps de s’informer des priorités éducationnelles de chaque parti politique lorsque vient le temps d’élire un gouvernement.