Qui dit budget, dit d’abord argent. Ce Budget 2025 prévoit une enveloppe de 210 millions $ pour 2025-2026 pour le secteur de l’Environnement et du Changement climatique. Un chiffre en hausse comparativement aux 186 millions $ du budget précédent.

Parmi les initiatives de ce budget que souhaite entreprendre le gouvernement, l’on peut citer un investissement de 80 millions $ pour l’achat de trois bombardiers d’eau fabriqués au Canada pour la lutte contre les incendies de forêt.

Un financement supplémentaire de 410 000 dollars est prévu pour stopper la propagation des espèces aquatiques envahissantes est aussi prévu.

Ou encore l’engagement du gouvernement à protéger 30 % de la province d’ici 2030. Cet objectif vise à protéger davantage la nature sauvage, la faune et les eaux du Manitoba. Pour ça, le financement de la gérance de l’environnement a notamment été augmenté de 6,5 millions $.

Derek Earl est le fondateur et président du conseil d’administration de BizforClimate, une initiative qui soutient les entreprises dans leur recherche de solutions climatiques.

Des initiatives plus concrètes

Pour La Liberté, il s’est intéressé aux annonces environnementales de ce Budget 2025. Plusieurs éléments l’ont interpellé.

« L’on est moins dans un langage d’action climatique. Pendant les quelques dernières années, c’était une tendance climatique de parler de nos réponses au changement climatique avec la zéro émission nette. Aujourd’hui, on observe des mesures plus pragmatiques, tangibles : conservation de la nature, énergies renouvelables ou encore investissement dans le secteur minier que le gouvernement voit comme un pilier pour les minéraux critiques et l’économie verte. Il me semble qu’on est plus dans des mesures terre à terre liées aux besoins présents. »

En effet, pour suivre l’exemple donné par Derek Earl, le gouvernement, dans son Budget 2024, s’engageait à atteindre des objectifs de zéro émission nette d’ici 2050. Ce Budget 2025 n’évoque plus cet objectif et d’ailleurs ne lance aucun objectif aussi loin dans le temps. Est-ce que ce changement dans le vocabulaire permet d’être plus concret pour le monde?

« Dans le temps dans lequel l’on vit, oui. Et ça reflète ce que j’entends dans notre réseau BizforClimate. C’est bien beau les grandes solutions mondiales, mais il faut aussi se concentrer sur les besoins chez nous, au Manitoba. Encore plus dans ce moment d’incertitude économique, concentrons-nous sur les choses qui peuvent nous aider au présent tout en gardant un œil sur le risque climatique. Et je pense que les mesures annoncées vont dans ce sens. »

Et au niveau fédéral?

Alors que nous sommes en pleine campagne électorale fédérale depuis plusieurs jours, est-ce que Derek Earl s’attend à ce que les principaux chefs des partis parlent d’environnement?

« Je soupçonne que l’environnement ne sera pas l’un des enjeux principaux de la campagne. De manière générale, j’ai l’impression que le sujet de l’environnement a chuté dans l’ordre d’importance pour électeurs et électrices, au profit de l’économie et des relations canado-américaines. »

Derek Earl rappelle tout de même que l’un n’empêche pas l’autre : le monde des affaires peut être aligné avec la question climatique. « Il y a de réelles opportunités pour une transition de l’économie plus durable. Et si l’on peut aligner ces intérêts-là autant que possible, ça mettra notre économie et notre pays dans une meilleure position. »