Sur les huit membres du conseil d’administration, quatre allaient être remplacés par la Province. Mais trois membres sur huit ont déjà donné leur démission, dont la présidente, Michelle Gervais.
« Nous avons appris que la province cherchait à remplacer la moitié du Conseil d’administration », affirme Michelle Gervais, présidente démissionnaire du conseil d’administration du CCFM.
« C’est une situation frustrante. Nous étions en processus de recrutement pour une nouvelle direction générale. Je suis en colère d’être obligée de mettre mes collègues du CA et les équipes du CCFM dans une situation où toute la charge de travail leur incombe, qui plus est, dans une période de transition. Mais je n’avais pas le choix que de démissionner. Je devais exprimer mon opposition à cette façon de faire et mon mécontentement après tout le travail que nous avions accompli. »
Une source proche du dossier a confirmé à La Liberté qu’au moins deux autres personnes du conseil d’administration avaient démissionné aussi. Il s’agit de Louis St-Cyr qui occupait le poste de vice-président et de Marcelle Lussier.
C’est donc encore une nouvelle épreuve pour le CCFM, qui, en février dernier, perdait Ginette Lavack qui se lançait comme candidate libérale pour Saint-Boniface/Saint-Vital pour les élections fédérales.
Quatre membres remplacés
Si pour le moment rien n’est officiel, quatre membres du conseil d’administration seraient concernés par ce remaniement. Parmi eux, « certains doivent être remplacés avant la fin de leurs mandats », affirme Michelle Gervais.
Le CCFM étant une Société de la Couronne, « la décision ultime de la composition du conseil appartient à la Province », souligne Edward Grenier, nouveau vice-président du CA, tel que signé dans un courriel adressé à La Liberté.
D’après la loi provinciale, qui régit le conseil d’administration du CCFM, il est composé au total de huit personnes, « après l’expiration de leur mandat, les membres du conseil continuent à occuper leur poste jusqu’à ce qu’ils reçoivent un nouveau mandat, que leur nomination soit révoquée ou que leurs successeurs soient nommés ».
Trois des huit membres du CA du CCFM avaient atteint l’expiration de leur mandat mais il me semble pas que ces membres étaient forcément ceux qui allaient être remplacés par la Province. À ce jour, les membres dont le mandat était expiré, et qui continuaient de siéger, sont Alphonse Lawson-Héllu (fin du mandat en novembre 2023), et Marcelle Lussier, (démissionnaire mais dont la fin de mandat était en avril 2024) et Edward Grenier (fin du mandat en novembre 2023).
En attente de la liste
Nommés officiellement par la lieutenante-gouverneure, les membres du conseil « sont choisis à partir d’une liste de candidats que la Société de la francophonie manitobaine propose », tel que mentionné dans la loi provinciale. D’après Derrek Bentley, à la tête du conseil d’administration de la SFM, la liste des candidats potentiels a été soumise à la Province.
Pour le président de la SFM, ce remaniement n’est pas si étonnant. « Même si ces derniers mois le CCFM a connu de grands succès et a bien fonctionné, c’est une procédure assez courante de remanier les conseils d’administration pour le gouvernement », affirme-t-il. « C’est ce qui s’est d’ailleurs passé avec le conseil d’administration d’Hydro-Manitoba à l’arrivée du nouveau gouvernement ».
En attendant les nouvelles nominations du Conseil d’administration du CCFM, Derrek Bentley espère que le processus soit rapide.
« Il faut vite avoir un leadership à sa tête pour qu’aucun projet ne tombe à l’eau ». Un avis que partage l’un des membres de l’administration, Edward Grenier. « Nous espérons que la Province annoncera les nominations dès que possible pour que nous puissions continuer le travail important de soutenir la communauté francophone du Manitoba. »
Par ailleurs, La Liberté a tenté de rejoindre Robert Loiselle, député de Saint-Boniface, pour avoir sa réaction à ce sujet et connaître son implication dans ce dossier. Mais il a dit ne pas être disponible pour une entrevue dans les délais nécessaires.
Également contacté à ce sujet, le gouvernement provincial n’a pas pu nous transmettre les lettres de démission des membres du conseil dans les délais impartis.