Après plus de 10 ans à offrir des ateliers en laboratoire aux élèves francophones de la province, elle a reçu le prix Margaret-Teresa-McDonell.
Ça s’active dans le sous-sol du centre de recherche Albrechtsen. En tout, 19 jeunes chercheurs en herbe, en 8e année à l’école Christine-Lespérance, ont enfilé une blouse blanche, des gants en latex et ont la tête penchée sur un œil… de cochon.
Meghan Kynoch passe de table en table et veille au grain. Diplômée du programme d’immersion française et titulaire d’un baccalauréat en éducation, Meghan Kynoch est la coordonnatrice du programme Youth BIOlab jeunesse depuis 2013. Un programme qui se déplace dans les écoles, mais qui invite aussi les élèves à faire l’expérience d’un véritable laboratoire.
Engagement récompensé
Le lundi 24 mars, elle s’est vu remettre le prix Margaret-Teresa McDonell par Santé en français, pour son engagement auprès de la communauté. Une belle surprise pour cette francophone qui continue d’apprendre tous les jours.
« Toute ma famille est anglophone, j’ai appris le français à l’école d’immersion jusqu’à la 12e année. La plus grande partie de mon apprentissage du français a eu lieu pendant mon travail ici. Je suis assez à l’aise de demander comment l’on dit certains mots et j’apprécie vraiment améliorer mon français tous les jours en aidant les élèves. »
Des élèves, Meghan Kynoch en rencontre près de 1 000 chaque année. À travers le programme BIOlab jeunesse. Elle indique toutefois que la demande des écoles est en constante augmentation et pour l’heure, « je suis la seule qui travaille en français dans ce programme ».
Aujourd’hui l’initiative cherche d’autres personnes francophones pour soutenir cette demande croissante.
« Il y avait un besoin pour la communauté d’avoir ce programme en français. C’est très apprécié des enseignants parce qu’il n’y a pas énormément d’activités du genre qui sont offertes dans les deux langues. »
La popularité du programme est due en partie à son côté pratique. Le fait d’accueillir les élèves dans un laboratoire homologué leur permet l’accès à beaucoup plus de choses susceptibles de leur donner le goût de la biologie.
« Il y a certaines choses que l’on ne peut pas apporter dans les écoles. Comme les cultures de cellules. Ici ils peuvent voir de vraies cellules cardiaques, des cellules souches. »
De la sensibilisation
Les élèves peuvent aussi pratiquer la dissection de cœur ou encore d’yeux, favorisant une approche très manuelle de la discipline.
« Les jeunes élèves comprennent mieux à travers les expériences. C’est aussi un âge où ils décident s’ils vont poursuivre des cours en sciences ou pas. S’ils n’ont pas accès à des activités intéressantes, ils n’auront pas à cœur de poursuivre les sciences dans le futur. »
Tout cela bien sûr s’inscrit dans une approche bien définie. « L’on commence par discuter des problèmes de santé qui touchent les vies de la plupart des gens et qui sont étudiés ici au centre de recherche. Les maladies cardiaques, le diabète ou encore la maladie d’Alzheimer. Entre la 5e et la 8e année, c’est un bon moment pour avoir des conversations à propos de ces enjeux de santé. »
L’objectif est de sensibiliser les élèves autour de ces enjeux. À propos du diabète par exemple, l’idée est de les aider à comprendre quels peuvent être les facteurs aggravants de cette maladie.
« J’espère que ça les aide à mieux comprendre leur santé et à avoir un peu de contrôle sur cette dernière. »