Présentement représentée par le député conservateur Larry Maguire depuis 2013, la circonscription de Brandon-Souris affiche des couleurs conservatrices depuis plus de 70 ans. Située au sud-ouest du Manitoba, cette circonscription compte environ 90 000 habitants dont 57 % résident dans des zones rurales ou semi-rurales.

Le candidat du Nouveau Parti démocratique, en dit plus sur les enjeux de Brandon-Souris notamment en lien avec ses principaux secteurs d’activités, à savoir le secteur agricole.

Avec une carrière politique commencée sur le tas, Quentin Robinson, candidat du Nouveau Parti démocratique (1), s’était déjà présenté aux élections provinciales de 2023 à Brandon-Ouest. Une élection qu’il a perdu à 89 voix près face au candidat progressiste-conservateur, Wayne Balcaen.

Résident à Brandon, il a d’abord commencé sa carrière dans l’agriculture avant de devenir pasteur pendant une trentaine d’année. « Les raisons qui m’ont poussé à me présenter pour cette circonscription cette année sont les mêmes qu’il y a deux ans. Je veux faire en sorte que notre communauté devienne la meilleure possible. Si je deviens député, je veux aider dans ce sens. »

Des points communs entre le rural et les villes

Sur les enjeux que rencontre la circonscription de Brandon-Souris, Quentin Robinson identifie d’abord de points communs entre le rural et les villes. Le premier touche au pouvoir d’achat. « Les défis communs concernent l’accessibilité financière, tant dans les zones rurales que dans les villes. Les prix des produits alimentaires ont augmenté, ce qui fait de la sécurité alimentaire un défi pour certaines personnes », argumente-t-il.

Le candidat poursuit en évoquant les problèmes liés aux soins de santé, notamment à propos de la pénurie de médecins et d’infirmières mais aussi sur le coût des médicaments. « Des patients ont du mal à se payer les médicaments prescrits par le médecin. Ce genre de problèmes s’inscrit en plus de cela dans le contexte des tarifs douaniers et rend la situation économique des canadiens encore plus précaire. »

Des préoccupations spécifiques au rural

Au sujet de la guerre tarifaire avec les États-Unis, Quentin Robinson tient à souligner qu’ils représentent « un gros problème » pour les communautés agricoles dans les campagnes.

En effet, il faut dire que l’économie de la circonscription repose principalement sur l’agriculture et l’élevage. Le blé, le maïs, le canola ou encore l’élevage de bovins et de porc sont les activités majeures de la région. « Ces tarifs imposés par les États-Unis affectent nos producteurs ainsi que l’acheminement des jeunes bovins américains vers notre région puis leur retour dans les abattoirs chez notre voisin du sud une fois que les bêtes sont arrivées à maturité. Ces défis ont des conséquences sur nos collectivités rurales, où l’économie locale repose en grande partie sur les entreprises agricoles. »

Sur le terrain, Quentin Robinson a relevé l’inquiétude des habitants de Brandon-Souris vis-à-vis des déclarations de Donald Trump notamment lorsqu’il parle de faire du Canada le 51e état des États-Unis.

Pour s’attaquer aux enjeux de la sécurité alimentaire, le candidat néo-démocrate souhaite plafonner le prix des aliments de première nécessité dans les épiceries. « Nous estimons qu’il est tout à fait possible à ce que les grandes chaînes de supermarchés cessent d’augmenter le prix des produits de base. Ces enseignes peuvent facilement faire du profit sur d’autres articles en magasin. Les produits essentiels devraient rester accessibles à l’ensemble de la population. »

Toujours dans une volonté de rendre la vie plus abordable à ces concitoyens, Quentin Robinson ambitionne également de mettre l’accent sur la construction de logement à des prix accessibles et limiter la hausse des loyers.

Du côté de la santé, le candidat NPD entend poursuivre l’élargissement à l’accès au programme de soins dentaires et à celui de l’assurance de médicaments afin de « soulager financièrement de nombreuses familles ». Des réductions d’impôts viseraient également les personnes avec de faibles revenus, les aînés ainsi que les personnes atteintes d’un handicap.

Avoir une économie « stable »

Et pour ce qui le distingue des Partis libéral et conservateur, Quentin Robinson n’hésite pas à critiquer la façon dont leurs chefs comptent gérer la crise économique. « Ils proposent de la gérer en réduisant les budgets — ce qui entraîne inévitablement des coupes dans les programmes. Or, nous savons tous qu’on ne peut pas maintenir les services actuels tout en réduisant les budgets et en promettant une baisse d’impôt aux plus aisés », martèle-t-il.

Ainsi, il déclare que la vision néo-démocrate est la seule à être « cohérente ». Le gouvernement doit, selon lui, veiller à ce que les Canadiens puissent se procurer ce dont ils ont le plus besoin. « De cette façon, l’économie restera stable. Nous savons que lorsque les gens ont quelques dollars de plus dans leurs poches, ils peuvent les dépenser chez les commerces locaux, qui pourront ainsi continuer à fonctionner, même en période difficile. »

(1) Les deux autres candidats de la circonscription, Ghazanfar Ali Tarar (libéral) et Grant Jackson (conservateur) n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevues.

Cette couverture électorale a été rendue possible grâce au Fonds « Couvrir le Canada : Élections 2025 »