Doug Eyolfson du Parti libéral, Dennis Bayomi du Parti vert, Marty Morantz du Parti conservateur et Avery Selby-Lyons du Nouveau Parti démocratique.

Élu député de Charleswood-St. James-Assiniboia-Headingley aux dernières élections fédérales de 2019, le conservateur Marty Morantz est devenu de facto en 2022 le député de Winnipeg-Ouest suite au redécoupage des circonscriptions.

C’est donc devant ce nouvel électorat qu’il se représente. « Je veux continuer de m’assurer que tout le monde puisse vivre confortablement et se payer un logement, notamment les jeunes, dans un quartier suffisamment sécuritaire. »

Le coût de la vie, l’enjeu clé

Pour lui, le coût de la vie est « l’enjeu clé de cette élection, et j’ai une réelle sensibilisation et compréhension des forces qui l’affectent. En 2021-2022, quand le gouverneur de la Banque du Canada a augmenté de 800 milliards $ la réserve de monnaie, j’ai été le premier député à dire que ça causerait de l’inflation. Moins d’un an après, l’inflation était à 8 %.

« Avec les prix des maisons qui ont doublé, les loyers aussi, les épiceries devenues trop chères, l’inflation et les taxes qui ont augmenté, on a des jeunes mères monoparentales qui ne peuvent plus s’acheter à manger, ou même se payer un logement personnel décent. Ça ne devrait pas être le cas, c’est pourquoi c’est au cœur de nos politiques au Parti conservateur ».

Dépenses contrôlées, promesse conservatrice

Plus précisément, Marty Morantz rapporte notamment que les conservateurs, si élus, « ramèneront les dépenses du gouvernement sous contrôle, enlèveront la TPS des nouvelles constructions de maisons de moins de 1,3 million $, vendront 15 % des bâtiments gouvernementaux pour les convertir en nouveaux logements et offriront des incitatifs financiers aux Municipalités pour distribuer plus vite les permis de construction de logements personnels. 

« Rendre la propriété plus abordable pour tous, notamment les jeunes Canadiens et Canadiennes, c’est partout un besoin, au rural comme à l’urbain. »

Sondage serré

Plus localement, le conservateur défendra aussi l’industrie aéronautique. « Ma circonscription a l’une des plus grandes empreintes de l’industrie aéronautique au pays, donc c’est une priorité pour moi de protéger ces emplois, en particulier dans le contexte de sabrage que nous subissons du président états-unien. »

S’inquiète-t-il des sondages plaçant les libéraux et les conservateurs au coude à coude dans Winnipeg-Ouest? « Je ne marque pas de points en m’inquiétant des sondages, mais en faisant du porte-à-porte. C’est ce que j’ai toujours fait, et j’espère qu’on me réélira pour continuer le travail que j’ai commencé, car j’y crois. »

Marty Morantz et son équipe ont par ailleurs frappé à plus de 40 000 portes pour rencontrer personnellement les électeurs, incluant dans la Municipalité rurale de Rosser qui était représentée, jusqu’au redécoupage, par le député conservateur James Bezan depuis 2004. « James m’a accompagné aux portes et m’a présenté à ses anciens électeurs qui sont désormais les miens. On a pu avoir de belles discussions. À Rosser comme ailleurs, on voit mes pancartes partout maintenant! »

Un adversaire déterminé

En face, le libéral Doug Eyolfson tente aussi de séduire l’électorat de Winnipeg-Ouest. « Les libéraux ont mis sur pied un grand nombre de programmes pour aider les familles, dont la garderie à 10 $, le programme de santé dentaire ou encore celui de dîners à l’école, il ne faut pas que ça s’arrête. »

Médecin urgentiste de formation, Doug Eyolfson, qui a été député de Charleswood-St. James-Assiniboia-Headingley de 2015 à 2019, n’a nullement hésité avant de se remettre en campagne. « Je m’étais promis que je reviendrais pour continuer le travail, notamment au niveau du régime national d’assurance médicaments, Pharmacare, un projet que j’ai contribué à déclencher quand j’étais député et dont je suis très fier.

« Grâce à Pharmacare aujourd’hui, les médicaments pour le diabète et la santé des femmes sont gratuits au Manitoba. Et ce n’est que le début, il y a encore beaucoup à faire pour l’étendre. C’est la priorité pour moi. »

Accessibilité à la santé

L’accessibilité à la santé fait en effet partie des inquiétudes qu’il a entendues chez les électeurs.trices de sa circonscription. Et bien que la santé tombe sous juridiction provinciale, « les gens veulent un gouvernement fédéral leader qui saura encourager et travailler avec les Provinces pour que toutes et tous aient accès aux services de santé dont ils ont besoin », affirme-t-il.

Il promet notamment de prendre soin des aîné.e.s, en grand nombre dans Winnipeg-Ouest. « Je m’assurerai qu’ils ont accès à Pharmacare, à une retraite suffisante et à tous les soutiens à domicile qui leur sont nécessaires. »

De même, les électeurs lui ont exprimé leur désir d’avoir « un premier ministre et un parti au pouvoir assez forts pour tenir tête aux menaces contre le Canada à notre frontière sud. C’est une priorité pour beaucoup que notre nation et notre économie soient bien protégées et soutenues, qu’on ne perde pas d’emplois, et que les prix ne deviennent pas hors de contrôle. Si je suis élu, je m’assurerai que les entreprises locales ont les conditions pour s’épanouir ».

Doug Eyolfson a lui aussi canevassé toute la circonscription, y compris Rosser. « J’ai rencontré des populations très diverses d’un bout à l’autre de la circonscription, mais toutes avaient les mêmes grandes inquiétudes », précise-t-il.

Mettre sa cause sur la table

Le candidat vert Dennis Bayomi est lui aussi allé à la rencontre des électeurs et électrices de Winnipeg-Ouest, bien qu’il ne s’attende pas à remporter l’élection.

« La préoccupation numéro un des gens, c’est la pression des États-Unis, et ça rend cette élection vraiment unique car ça crée une course entre deux partis seulement. J’ai rencontré plusieurs électeurs qui m’ont dit qu’en temps normal, ils auraient voté Vert, mais que là, ils devraient voter stratégiquement. Je n’avais jamais autant entendu ce besoin urgent de voter stratégiquement. »

Mais ça ne freine pas le candidat. « Je ne suis pas ici pour gagner les votes, mais les esprits. Je fais campagne avant tout pour porter le message du Parti vert chez les gens, m’assurer qu’il ne sera pas oublié au moment de voter.

« Et aussi pour réengager la jeunesse en politique, essayer de la convaincre de s’impliquer. Nous avons beaucoup de jeunes bénévoles au Parti vert car nos idées résonnent bien en eux. » 

Porter un message

Dennis Bayomi a aussi de quoi offrir aux électeurs. « Leur seconde priorité est le coût de la vie, et là je leur réponds avec le revenu de base garanti, qui est une mesure phare du Parti vert. Il est temps maintenant de mettre sérieusement en œuvre ce revenu de base au Canada. Un projet similaire, le Projet Mincome, a d’ailleurs déjà été testé et prouvé dans les années 1970 au Manitoba. »

Par ailleurs, le candidat vert souligne que si les questions environnementales ne sont pas à l’avant-plan de cette campagne électorale, « c’est pourtant aussi une question de coût de la vie. En effet, avec les feux de forêt, les inondations, les tornades et autres phénomènes climatiques, les assurances ont augmenté drastiquement. On n’en parle pas assez ».

Soutien accru aux bibliothèques publiques et aux centres communautaires

Quant à la santé, autre sujet d’inquiétude pour les électeurs, celui qui est végane depuis 1993 affirme que « le Fédéral doit donner l’exemple et faire la promotion de modes de vie plus sains, ainsi que s’occuper de la pauvreté et du sans-abrisme pour attaquer le problème du système de santé engorgé à la racine ».

Plus localement, Dennis Bayomi promet un soutien accru aux bibliothèques publiques et aux centres communautaires de sa circonscription. « L’accès aux bibliothèques est essentiel pour mener le combat contre la désinformation qui règne aujourd’hui dans le monde. »

Il prône également de changer le système électoral et sortir du mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui « n’est pas juste car il ne permet pas à tous les électeurs d’exprimer leurs convictions profondes ou d’être représentés. Un scrutin à représentation proportionnelle, c’est ce que les électeurs voudraient. Si je suis élu, ce sera pour moi une priorité d’organiser des audiences à travers le Canada sur la question du mode de scrutin ».

Contactée par La Liberté, la candidate néo-démocrate a refusé de nous accorder une entrevue.

Cette couverture électorale a été rendue possible grâce au Fonds « Couvrir le Canada : Élections 2025 »