Étudiant en relations internationales et en histoire, Beaudry Labossière mange et respire la politique. Il consomme des nouvelles sur les élections partout où il peut en trouver : dans des balados, à la radio, dans les journaux, à la télévision, sur les réseaux sociaux…
Mais malgré sa soif de contenu électoral, Beaudry a l’impression que les différents partis ne font pas grand-chose pour l’atteindre en tant que jeune électeur, même si les jeunes sont historiquement connus pour leur faible taux de participation.
Génération soucieuse de son avenir
Néanmoins, les questions qu’il examine de près font écho à la perspective d’une génération soucieuse de son avenir. « Pour moi, ce que je regarde majoritairement, » dit Beaudry Labossière, « c’est le prix de l’immobilier, le prix de la nourriture, la performance de l’économie, mais aussi des choses comme la réconciliation, la transition énergétique, l’environnement, les programmes de sécurité sociale, les soins dentaires et de la vue, etc. »
Et lorsqu’il s’agit de la manière dont chaque parti a discuté de ces questions, Beaudry n’est pas impressionné.
« Je ne pense pas que les partis ont des plateformes particulièrement bien aiguisées, » dit-il. « L’élection est vraiment centrée sur l’enjeu Donald Trump. »
La guerre tarifaire et les menaces américaines sont des problèmes que le jeune étudiant se sent un peu impuissant à changer et moins touché en tant que Manitobain que les Canadiens d’autres provinces, dont les économies pourraient être plus dévastées par l’arrivée de tarifs douaniers. Mais l’accent mis sur ces questions a selon lui empêché chaque parti d’élaborer des politiques plus concrètes dans d’autres domaines tout aussi urgents, notamment l’immobilier.
Alors que certains candidats fédéraux ont fait la promesse mythique de construire des millions de logements au cours des prochaines années, Beaudry affirme qu’il n’a pas remarqué qu’ils discutaient de leurs plans de lutte pour changer des choses telles que les lois sur le zonage, par exemple.
« La plupart des gens pense que c’est un enjeu fédéral, mais c’est vraiment municipal comme enjeu, voire provincial. C’est difficile pour un parti politique au niveau fédéral de présenter une politique compréhensive sur le sujet parce qu’ils n’ont pas l’autorité constitutionnelle. Je verrais plutôt quelque chose comme plus d’investissement dans les municipalités locales, ou la création de fonds spécifiques sur ça, ou que le gouverne- ment mette plus de pression sur le sujet. »
Les enjeux autochtones pendant les élections
L’accent mis sur les questions américaines n’est pas le seul aspect des élections qui décourage Beaudry. En effet, le jeune Métis se sent tout aussi déçu par la manière dont les candidats abordent les questions autochtones.
Ce qu’il souhaite, c’est davantage de représentation et de consultation. Mais surtout, que le gouvernement comprenne qu’il doit s’informer de manière diligente et responsable sur les questions autochtones et qu’il doit tendre la main pour discuter de ses conclusions sur un pied d’égalité.
« Selon moi, ils ont une responsabilité, mais ils ne devraient pas s’imposer. Ça devrait être une collaboration avec la reconnaissance que la balle est dans le camp de chacun des peuples autochtones – c’est leur avis qu’il faut écouter. »
« C’est important aussi de toujours prendre en compte les différences entre les différentes Premières Nations et de ne pas ignorer un groupe au détriment d’un autre. »
Cette couverture électorale a été rendue possible grâce au Fonds « Couvrir le Canada : Élections 2025 »