La Municipalité rurale de Rosser, qui comptait 1 270 personnes au dernier recensement de 2021 pour une superficie de près de 442 km carrés, a subi un changement de profil dans les dix dernières années qui pourrait se refléter dans le vote le 28 avril prochain.
Ken Mulligan, préfet de la Municipalité, explique : « Jusque vers dix ans en arrière, Rosser était une municipalité surtout agricole. C’était notre industrie principale. Mais depuis, Centreport Canada a été développé en partie sur notre territoire. Aujourd’hui, 12 000 acres de Centreport, sur un total de 20 000 acres, se situent dans la municipalité rurale de Rosser, et deux-tiers de nos revenus sont directement liés à Centreport. Nous sommes passés d’environ 600 millions $ d’actifs en 2016 à 1,6 milliard $ aujourd’hui, c’est un grand changement! »
Pour assurer la bonne expansion de Centreport, incluant des constructions de logements et des implantations d’entreprises, le préfet attend du Fédéral « du soutien pour mettre à jour nos systèmes d’eaux et eaux usées, etc. C’est bien parti, il faut que ça continue avec le nouveau gouvernement ».
Il précise qu’à l’heure actuelle, seuls 1 000 acres sur les 12 000 sont pleinement développés, en plus des routes et autres voies d’accès.
Voir notre article sur les priorité des candidats pour la circonscription Winnipeg-Ouest.
Aîné.e.s et sécurité, deux grandes priorités
Un autre enjeu pour la municipalité rurale de Rosser et l’ensemble de la région serait le logement pour les aîné.e.s. « Il y a un vrai manque de places en foyers, avec des temps d’attente de dix ans!, déplore Ken Mulligan. Or si nos aîné.e.s pouvaient aller s’installer en foyer, ça libérerait des maisons pour plus de jeunes familles. »
Directement lié à cet enjeu du logement des séniors, le préfet ajoute celui du transport. « Il est très difficile partout au rural de trouver du transport public, pourtant c’est un grand besoin, notamment pour les aîné.e.s car leurs facultés de conduite diminuent avec l’âge. Pour moi, c’est une priorité. »
Par ailleurs, tout en ayant conscience que les nombres dans sa municipalité rurale ne permettent pas d’avoir tous les services récréatifs imaginables, Ken Mulligan aimerait beaucoup « avoir des fonds pour construire une piscine publique. Ce serait utile pour les aîné.e.s, les enfants, les familles. C’est dommage qu’on n’en ait jamais eu ».
Le préfet met également la sécurité sur sa liste de priorités pour le prochain gouvernement élu. « Nous avons définitivement eu une augmentation du nombre de cambriolages dans la municipalité rurale. Moi-même, je dirige une ferme, et elle a été cambriolée quatre fois dans les six ou sept dernières années. J’ai perdu des véhicules, des outils, et je ne suis pas le seul dans ce cas.
« On a une certaine présence policière, et un comité de surveillance de la criminalité plutôt actif, mais ce n’est pas encore assez. Et notre système de caution et de libération conditionnelle n’est pas assez sécuritaire. Ça inquiète beaucoup les gens de Rosser. » Rappelons que la prison de Stony Mountain est voisine de la municipalité rurale de Rosser.
Quant à l’économie, Ken Mulligan n’est pas si inquiet pour sa part. « Ces tarifs, je pense que c’est un mal pour un bien. Ça va nous forcer à mieux travailler ensemble entre provinces au Canada, ce qui peut s’avérer positif pour notre municipalité rurale, notre province et même notre pays. J’espère que le nouveau gouvernement élu saura en prendre avantage et être leader de ce changement d’habitudes ».
Un redécoupage à apprivoiser
Pour ce qui est de la nouvelle circonscription, « ça va être difficile pour nous, confie Ken Mulligan. Nous étions attachés à notre député conservateur, James Bezan. Je crains que notre nouveau ou nouvelle député.e ne soit pas aussi familier avec nos besoins d’agriculteurs. Les besoins de Winnipeg, ou même de Centreport, sont très différents des nôtres. Pour le moment, ce changement est très stressant pour les résidents de Rosser ».
Le préfet se réjouit tout de même que des candidats soient venus rencontrer les résidents de la municipalité de Rosser malgré la courte campagne électorale. Cependant, « on voit très peu de pancartes sur les pelouses, et seulement pour le Parti conservateur. Ce n’est pas une bonne chose, ça me dit que les gens ne sont pas vraiment engagés. La connexion n’est pas encore là ».
Cette couverture électorale a été rendue possible grâce au Fonds « Couvrir le Canada : Élections 2025 »