La directrice de l’École technique et professionnelle de l’Université de Saint-Boniface, Charlotte Walkty, commencera sa retraite à compter du 1er août 2012. Restera-t-elle pour autant sans rien faire? Rien n’est moins sûr.
Par Camille SÉGUY
Après 23 ans passés à travailler à l’École technique et professionnelle (ETP) de l’Université de Saint-Boniface (USB), d’abord comme professeure d’éducation à la jeune enfance puis comme directrice depuis août 1998, Charlotte Walkty partira à la retraite le 31 juillet prochain.
Elle dresse un bilan positif de ses 14 ans de direction. « On a connu une croissance importante de nos programmes d’études, affirme-t-elle. Quand je suis arrivée en 1998, il existait cinq programmes d’études. Dès cet automne, on devrait pouvoir en offrir 12, dont les nouveaux diplôme en soins infirmiers auxiliaires, diplôme avancé en gestion des services de santé et communautaires, et diplôme avancé en services paralangagiers.
« De plus, l’ETP a généré en septembre 2011 son premier baccalauréat dans un domaine d’études appliquées, en sciences infirmières, rappelle-t-elle. L’ETP a une place stratégique dans l’USB car on est les premiers à pouvoir décerner des diplômes de l’USB. C’est très excitant d’avoir pu contribuer à cela avec mon équipe. En tant que directrice, c’était une période très stimulante. »
Les inscriptions ont aussi connu une hausse. « De 127 en 1998, elles sont passées à 288 aujourd’hui, sans compter les quatrièmes années du baccalauréat, rapporte Charlotte Walkty. Cependant, elles atteignaient presque 350 en 2009-2010. De même, le personnel a été doublé. Il y avait 15 employés en 1998 et il y en a une trentaine maintenant, ainsi qu’une trentaine d’employés à temps partiel. »
Restructuration
Toute cette croissance a amené l’ETP à revoir sa structure administrative, à l’initiative de Charlotte Walkty. « Avant, la direction coordonnait tous les programmes. À partir de 2003, j’ai restructuré en départements et je me suis entourée d’un conseil de direction composé d’experts représentant les divers départements, raconte-t-elle. Leur expertise m’a aidée à améliorer nos programmes d’études. »
En parallèle, Charlotte Walkty a établi dès 2004 des comités consultatifs avec des gens de chaque milieu de travail étudié à l’ETP. « L’objectif est de maintenir le lien avec le milieu de travail tout en s’assurant que nos programmes restent cohérents avec les besoins de l’industrie au moment », explique-t-elle.
En effet, demeurer au cœur du marché du travail est une priorité pour l’ETP. « On doit rester très proches des tendances économiques et de l’emploi du moment, assure la directrice. Nos étudiants veulent pour la plupart trouver du travail tout de suite après leur diplôme, donc nous devons savoir être pertinents et nous adapter vite aux nouveaux besoins du marché du travail. On suit également les priorités de la Province. »
Elle note ainsi qu’« aujourd’hui, c’est le domaine paralangagier qui émerge car les traducteurs sont très en demande. On a donc préparé un nouveau programme ».
Par ailleurs, l’ETP a développé beaucoup de ses programmes d’études en partenariat avec d’autres collèges et universités francophones au Canada, notamment pour les programmes offerts en ligne. C’est le cas des services paralangagiers.
Et maintenant?
Si Charlotte Walkty pourra désormais goûter à une retraite bien méritée, elle ne prévoit pas pour autant en abuser. « Si je suis fidèle à moi-même, je vais être très occupée, confie-t-elle. Je souhaite continuer à être active, à apprendre et à redonner à ma communauté. Toutefois, je n’ai pas de plans concrets. Je me laisse les portes ouvertes. J’ai beaucoup d’intérêts personnels, donc je ne vais pas m’ennuyer! »
D’ailleurs, à peine à la retraite, elle occupera déjà son temps à « assurer une bonne transition pour l’ETP, annonce-t-elle. Je vais rester un peu pour boucler quelques petits dossiers.
« Mes 23 ans à l’USB ont été une expérience excellente, conclut Charlotte Walkty. J’avais étudié en anglais dans un domaine où les occasions de travailler en français étaient alors peu nombreuses, et j’ai réalisé à l’USB mon rêve de pouvoir utiliser mon français en travaillant. Je ne l’ai jamais regretté. Je me suis sentie chez moi à l’USB. »
La nouvelle direction de l’ETP n’avait pas encore été nommée au moment d’écrire ces lignes.