Les jumeaux Aidan et Luc Wrigley n’ont que neuf ans, mais avec leurs instruments et leurs pas de gigue, ils ont déjà bien l’habitude des arrêts de busking de La Fourche.

 

De gauche à droite, Luc Wrigley, son père Rob et son frère jumeau Aidan, qui buskent à La Fourche depuis que les deux garçons ont six ans.
De gauche à droite, Luc Wrigley, son père Rob et son frère jumeau Aidan, qui buskent à La Fourche depuis que les deux garçons ont six ans.

Les jumeaux franco-manitobains, Aidan et Luc Wrigley, ont eu neuf ans le 8 avril dernier. Comme beaucoup de jeunes de leur âge, ils font un peu de sport. Ils ont choisi la gigue et le breakdancing. Ils font aussi de la musique. Les deux jouent du violon et chantent, et Luc Wrigley joue de la batterie tandis que son frère Aidan préfère la guitare électrique.

Mais leur expérience artistique va au-delà de celle de leurs amis. En effet, « c’est la troisième année qu’on buske à La Fourche avec notre père, Rob Wrigley, dévoile Aidan Wrigley. Je pense qu’on est les plus jeunes buskers. En tous cas, c’est sûr qu’on l’était quand on a commencé! »

Les jeunes garçons ont même créé deux trios, l’un avec leur père, Double Trouble, et l’autre avec un ami claviériste, Julien Boily, Black Stars.

« La musique a toujours fait partie de la vie de mes fils, explique Rob Wrigley. J’ai plusieurs bands et je fais beaucoup de concerts à travers la ville. C’est ma passion, donc dès leur naissance, je les ai exposés à ça.

« Je me souviens encore de la première fois qu’on a joué ensemble, confie-t-il. Je suis chanceux de pouvoir faire de la musique avec eux, même si parfois je dois négocier quelques bonbons! »

Luc et Aidan Wrigley ont commencé la gigue à l’âge de trois ans et le violon à quatre ans. « Ma belle-mère est Métisse et c’était important pour elle de préserver la culture métisse, donc elle a emmené Luc et Aidan à des cours de violon donnés par un violoneux métis, ainsi qu’à des cours de danses métisses », raconte Rob Wrigley.

L’art de busker

Très vite doués en musique comme en danse, et peu timides sur la scène, Luc et Aidan Wrigley ont commencé à accompagner leur père lors de différents concerts. « C’est vraiment le fun, se réjouit Aidan Wrigley, qui affirme cependant ne pas vouloir devenir une super star du rock, mais plutôt être un inventeur et paléon­tologiste. Parfois on est stressés, mais en fait je joue souvent mieux quand je suis un peu nerveux! »

Quand ils avaient six ans, Rob Wrigley les a finalement amenés à La Fourche pour passer les auditions pour busker, et le trio a été retenu. « J’avais fait du busking quand on habitait sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, et je savais que c’était une manière très agréable de passer son après-midi, explique-t-il. Je voulais donc partager cette expérience avec mes deux fils. De plus, c’est un bon moyen de les faire pratiquer! »

Double Trouble a monté deux spectacles de 30 minutes chacun pour La Fourche, le temps de performance à un arrêt de busking étant limité à une demi-heure. Parmi leur répertoire de chansons, Luc Wrigley identifie La bastringue comme « la meilleure, car on joue du violon, on chante et on danse la gigue dans la même chanson ».

Et si, de l’aveu de leur père, Luc et Aidan Wrigley ne mesurent pas encore l’impact de l’expérience qu’ils vivent en se produisant en public à La Fourche, ils en ont quand même repéré certains avantages.

« C’est vraiment bien de busker car on peut gagner de l’argent, assure Luc Wrigley, qui rêve pour sa part de devenir astrophysicien, écrivain et paléontologiste. Une fois, une femme nous a donné tous les sous dans son portefeuille! Notre record, c’est de gagner 160 $ en 1 h 30. » Aidan Wrigley ajoute que « si on veut s’acheter quelque chose, on va busker. Souvent, on met aussi notre argent dans un compte bancaire ».

Rob Wrigley précise qu’il va busker à La Fourche avec ses fils « environ deux fois par mois. On y est un peu plus pendant l’été et les Fêtes de Noël car la foule est plus grande. Ils y apprennent à agir comme des professionnels devant le public, notamment à cacher leurs émotions. Ils sont plutôt doués ».

Par ailleurs, Luc et Aidan Wrigley se sont aussi produits sur les scènes du Festival du Voyageur, des Aboriginal People’s Choice Awards au Centre MTS, du Festival Folk, du Centre culturel West End, de l’Oak Point Music Festival, ou encore à Saint-Laurent et Lorette.

Le 1er juin prochain, ils seront au Festival Hi Neighbour de Transcona, et en août, ils partici­peront au Festival Matlock. « Les gens commencent à appeler pour avoir les garçons dans leur programmation, conclut leur mère, Bobbie-Jo Leclair. La famille, notamment mes parents, est vraiment fière d’eux! »

 

Par Camille HARPER-SÉGUY