Par Daniel BAHUAUD

Grâce à un projet pilote du Centre de canot et de kayak du Manitoba, 13 jeunes francophones et francophiles ont appris le canot dans la langue des Voyageurs.

 

 Centre de canot et de kayak du Manitoba.
Pierre Arbez guide les jeunes à bien pagayer en bateau-dragon, lors du camp d’été de canotage offert par le Centre de canot et de kayak du Manitoba.

Le Centre de canot et de kayak du Manitoba a offert, du 15 au 19 juillet à Winnipeg, un camp d’été de canotage en français. Une première pour le Centre, et la Manitoba Paddling Association dont il fait partie, le camp d’été en français est un projet pilote qui pourrait conduire à d’autres activités dans la langue de Molière.

L’idée d’un camp en français a surgit en 2012, alors qu’un parent francophone, Robert Loiselle, a remarqué la présence de plusieurs francophones et francophiles au camp de canotage offert en anglais par le Centre.

« C’était un hasard des plus curieux, explique Robert Loiselle. Lorsque je conduisais mes filles, Axelle et Nastassja au camp, j’ai vu que la majorité des jeunes parlaient le français. De plus, le moniteur du camp, Pierre Arbez, était Franco-Manitobain. Je me suis dit qu’il serait de mise de proposer l’idée d’un camp en français au directeur du Centre de canot et de kayak du Manitoba, Jerome Seremak. »

Ce dernier, dont les enfants fréquentent une école d’immersion française s’est montré plus qu’ouvert à l’idée. Résultat : 13 jeunes se sont inscrits au camp francophone.

« La grande partie de nos activités se sont déroulées sur l’eau, indique le moniteur, Pierre Arbez. Nous avons fait des randonnées en canot, en kayak et en bateau-dragon. Le 18 juillet, le groupe s’est aussi rendu au Fort Gibraltar pour explorer les lieux. »
« Nous avons aussi organisé d’autres activités, comme des matchs de soccer, de la natation et même la teinture de t-shirts, ajoute à son tour la monitrice, Yvette Page. Question de divertir les jeunes avec autant de variété possible. »

Pour leur part, les jeunes ont adoré leur camp. « J’aime être sur l’eau pour faire du canotage et du kayak, lance Raphael Boutroys. On a aussi eu l’occasion d’embarquer en bateau-dragon. C’était du nouveau. Je me suis très bien amusé. »

Un jeune américain venu de Bemidji, au Minnesota, Louis Saxton, est du même avis. « Je fais déjà beaucoup de canotage chez nous, indique-t-il. Alors le grand plaisir, c’est de jouer à des jeux d’équipe, comme le soccer et le drapeau avec mes nouveaux amis francophones. Mon frère, Tommy, et ma sœur, Charlotte, sont également de la partie, et on aime bien ça. »

Son père, Robert Saxton, se dit « très heureux » que le camp se passe en français. « Les enfants suivent un cours de français de base à l’école aux États-Unis, mais au fond, c’est peu pour bien apprendre une langue, fait-il remarquer. J’essaie de leur parler en français le plus souvent possible à la maison, bien sûr, mais pour développer ses connaissances d’une langue, il faut la parler, et souvent. C’est donc formidable quand le français passe par le jeu, en s’amusant avec des francophones.

Pour Robert Loiselle, l’important, c’est que ce tout premier camp d’été francophone ne soit pas le dernier.

« On a pu constater combien le camp a plu à nos enfants, souligne-t-il. Les parents sont également satisfaits du travail des moniteurs, qui s’est avéré de grande qualité. J’ai bonne espérance que d’autres camps en français seront offerts en 2014. Pour ce premier camp, la publicité s’est faite de bouche à oreille, entre parents. Or, je suis convaincu que l’intérêt est là. Il y a une pénurie de camps d’été en français au Manitoba. Grâce à l’ouverture d’esprit et l’accueil du Centre de canot et de kayak du Manitoba, il est possible que le fait français devienne une valeur ajoutée à sa programmation d’été, et un autre choix pour les parents franco-manitobains. »