La tête dans les nuages, les pieds bien sur terre, Rolande Kirouac est en phase d’apprentissage pour être pilote d’avion. Encore un peu de patience et bientôt, ce sera capitaine Kirouac aux commandes.
Par Morgane LEMÉE
Voler, Rolande Kirouac en rêve depuis très longtemps. « À l’école secondaire, je rêvais déjà d’être pilote. Et je ne l’ai jamais fait. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison qui m’en empêche. »
Rolande Kirouac se sent gênée de partager son histoire. Ce défi, elle le relève pour personne d’autre qu’elle-même. Au fond, se cache tout de même un message pour le reste du monde. Ce courage pourrait en inspirer plus d’un. « Je tiens à dire qu’il n’est jamais trop tard pour commencer quelque chose. Jamais. Osez rêver. C’est ça la vie. C’est un défi après l’autre et c’est continuer d’apprendre. »
Pour cette francophone originaire de La Broquerie, il n’y a pas d’âge pour apprendre. Car apprendre veut dire être en vie. Cet objectif reflète une belle philosophie. « Vieillir ne veut pas dire arrêter d’apprendre. Au contraire! C’est ça qui nourrit, qui rend vivant. Jusqu’à quel âge on va vivre de toute façon? Estce que cela a vraiment son importance? Je ne pense pas. Parce qu’on vit maintenant. Alors c’est maintenant qu’il faut le faire! »
Ce nouveau défi met la patience de Rolande Kirouac à rude épreuve. Car passer son brevet de pilote d’avion demande du temps. Première étape : passer l’examen PSTAR, ainsi que l’examen d’opérateur radio et une visite médicale spécialisée. Puis tant d’autres critères de sélection. Mais cela ne va pas décourager Rolande Kirouac, bien au contraire. « J’ai réussi toute la première étape. Oui, c’est beaucoup de temps et d’apprentissage. La plupart des gens me disent que ça va être difficile. Pour eux, peut-être, mais pour moi, non! »
Après la théorie, il faudra environ 40 heures de vol pour arriver au bout de la formation pratique. « Je suis constamment impressionnée. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles je m’interrogeais, en tant que passagère d’avion. Maintenant, je comprends tout. C’est fascinant! »
Pour couronner le tout? Rolande Kirouac a peur du vide! Ce défi, c’est aussi pour aller audelà de ses peurs, de ses limites. Pour se surpasser. « J’ai toujours été un peu craintive et très prévoyante. Oui, je vais suivre mes rêves et me lancer dans de grands projets, mais toujours en étant très consciencieuse. Il faut s’avoir s’apprivoiser. »
L’apprentie pilote suit sa formation avec l’école Harv’s Air, basée à Steinbach et St.Andrews. Une de ses mentors est Jill Oakes, qui, quand elle n’est pas professeure à l’Université du Manitoba, est pilote de son propre avion. « Jill aide les femmes à s’intégrer dans le monde de l’aviation. C’est une des raisons pour lesquelles je suis encore plus fière de faire ceci. Je veux vraiment faire partie de cette mission et montrer que les femmes ont tout autant leur place dans ce milieu. »
Débordante d’énergie, rien n’arrête Rolande Kirouac. Ses rêves et son ambition n’ont pas de limites. Son but ultime? Obtenir le permis de pilotage pour vol privé et celui d’hydravion. « Je m’y vois déjà. Je vais décoller de Winnipeg avec mon avion, aller dans le Nord pour atterrir quelque part sur un lac, sortir ma canne à pêche, attraper un poisson, revenir à la maison et le manger pour souper! Et pourquoi pas? »