Chacun de vous a exprimé son soutien pour le Bureau de l’éducation française. Comment y arriver?
Par Daniel BAHUAUD
Mamadou Ka : Je compte porter la position et le point de vue de la communauté autour de la table du caucus pour en discuter de manière plus approfondie. Je mettrai en exergue l’importance de ce poste pour l’éducation française au Manitoba.
Dougald Lamont : On commence par affirmer que l’éducation en français au Manitoba, c’est un droit. Le français au Manitoba est un atout, et non pas un coût.
Si élu, on va demander que le gouvernement rétablisse le poste bilingue du sous-ministre adjoint, rétablisse les bourses pour les étudiant(e)s et l’assurance santé pour les étudiants internationaux, assure que l’éducation reste accessible. On demandera également l’augmentation de l’investissement pour l’éducation postsecondaire, surtout pour développer une meilleure formation pour les enseignants en français, ainsi que d’augmenter des fonds pour la recherche.
On récolte ce qu’on sème. Investir dans l’éducation est un investissement dans nos jeunes et dans notre avenir. Depuis 2015, le gouvernement fédéral a augmenté les transferts au Manitoba de pas plus de 430 millions $. Au lieu d’investir pour tous les Manitobains, M. Pallister a baissé ses propres impôts est s’est donné une hausse de salaire de 20 %, à un temps où il demande des compressions budgétaires de 15 %.
Françoise Therrien Vrignon : À part m’opposer fortement et formellement aux coupures budgétaires à l’éducation, je vais pousser la réforme électorale. Près d’un siècle après que mes grands-parents cachaient leurs livres des inspecteurs, l’éducation en français est toujours vulnérable. Malgré les lois que nous avons mises en place pour assurer l’épanouissement de la francophonie, et la création de la DSFM et du BEF, nous sommes toujours à la merci des gouvernements élus par un système brisé. Nous devons adopter un système électoral plus représentatif de nos valeurs. La clé est dans la prévention, et nous sommes une des dernières démocraties dans le monde qui n’a pas modifié son système électoral. Au lieu de se pencher sur comment maintenir l’intégrité du BEF, penchons-nous sur comment l’aider à développer son mandat dans un environnement où sa pérennité ne sera plus jamais menacée. Je vais également activement sensibiliser des groupes de parents, d’éducateurs, et d’élèves des écoles françaises, d’immersion et de core French pour faire de ces coupures un enjeu lors des élections provinciales dans deux ans.
Blandine Tona : Le Bureau de l’éducation française est un des plus importants et anciens acquis de notre communauté scolaire au Manitoba. Pour cette raison, je m’engage à tout mettre en oeuvre pour que le poste de sous-ministre adjoint soit restauré afin que les enjeux concernant l’éducation en langue française soient directement relayés aux intervenants gouvernementaux et aux législateurs, et à dénoncer toute initiative insensée de compressions financières aux divisions scolaires qui mettraient en péril l’avenir de nos enfants.
La Loi 5 sur l’épanouissement de la francophonie devrait être un levier fondamental pour appuyer les droits de toute personne qui souhaite participer à notre vitalité, notre pérennité et notre avenir. Que ce soit par le biais de l’éducation ou celui de l’engagement communautaire, comme parent ou comme alliée du personnel enseignant, j’exercerai cette vigilance constante pour que nos acquis soient maintenus, enrichis et accessibles à tous les jeunes de la petite enfance au postsecondaire.
À part l’éducation, quels sont les trois enjeux majeurs de l’élection?
M. K. : La protection et la promotion du français, des services en français et du développement économique et social en français (dans les zones rurales et urbaines) sont des enjeux primordiaux pour nos communautés. Il s’agit en réalité de la survie de la francophonie manitobaine dans un contexte majoritairement anglophone.
Il y a un besoin de plus de logements abordables pour les personnes âgées, les jeunes familles et les étudiants. Les immigrants francophones qui veulent vivre et élever leurs enfants en français à Saint- Boniface sont pénalisés par le manque de logement.
Il existe de véritables problèmes environnementaux dans notre circonscription. La proximité des zones industrielles et des zones d’habitation représente un danger potentiel pour la santé des résidents de Saint-Boniface.
D. L. : À Saint-Boniface, les enjeux que j’ai entendus sont les coupures en santé, les emplois, et l’environnement. N’importe où au Manitoba, les gouvernements provinciaux attendent qu’une crise se produise avant de réagir. C’est vrai avec la santé, les enfants pris en charge, la pauvreté, le logement, ou le traitement des dépendances – même avec l’infrastructure en place. Comme dit le vieux dicton, un point à temps en vaut cent. On veut améliorer l’accès aux soins primaires, pour mieux fournir des services médicaux au niveau local, mais il faut aussi investir en prévention. Pour les emplois, on a deux stratégies. Notre approche est très différente des conservateurs et du NPD, qui tous deux estiment que l’investissement, les entreprises et les emplois sont des choses qui sont créées hors du Manitoba, et qui doivent être importées.
Ce qui rend une économie plus compétitive, c’est d’avoir de bons services publics et universels – la santé, l’éducation et l’infrastructure. Mais être compétitif n’est pas suffisant s’il n’y a pas d’investissement.
F. T. V. : Premièrement, une vision à long terme, visant la racine des enjeux et ancrée dans la planification responsable. Ma plateforme se concentrera sur des résolutions de problèmes dépassant la durée d’un court mandat au pouvoir, basées sur les besoins immédiats et à long terme de la communauté.
Deuxièmement, l’environnement. Il n’y a pas d’avenir sans l’environnement, et nous devons faire la transition vers une économie verte pour combattre le changement climatique, et pour assurer une économie forte. Les secteurs d’énergie durable en Colombie-Britannique, Ontario et Québec voient les plus fortes croissances, et Saint-Boniface peut s’engager à faire de même pour solidifier son économie de l’avenir, et encourager la vitalité de notre communauté.
Troisièmement, une voix locale forte. Les nombreux comités, associations et organismes se plaignent des blocages à différents niveaux gouvernementaux. Saint-Boniface devrait pouvoir déterminer son propre avenir, et la réforme électorale sera notre meilleur outil pour assurer une représentation plus juste pour l’avenir.
B. T. : À Saint-Boniface, des familles de tous les milieux sont affectées par les compressions conservatrices imprudentes dans le financement des soins de santé. Je continuerai de faire campagne pour des soins de santé axés sur la prévention, sur les besoins communautaires, le soutien en santé mentale, les services de lutte contre les dépendances et le soutien aux personnes atteintes de maladies chroniques. Les résidents demeurent profondément affectés par l’absence de vision pour un environnement sain. Je travaillerai pour que les vérifications environnementales de la pollution de l’air, du sol et du bruit industriel soient conformes aux règlements et menées par des experts indépendants, et ceci en consultation et collaboration avec la communauté et les groupes intéressés.
Enfin, Saint-Boniface a une démographie changeante. Je travaillerai pour un investissement dans le logement social et abordable, essentiel pour les familles qui cherchent à élever et à éduquer leurs enfants dans la communauté francophone.
Qu’est-ce que vous proposez de différent des autres candidats?
M. K. : Je propose être une VOIX et une VOIE pour nos communautés. En tant qu’ancien président de la Société franco-manitobaine (SFM) et de plusieurs organismes ethnoculturels, je souhaiterais être :
• la voix francophone au sein du gouvernement;
• la voix des communautés francophones au sein du gouvernement;
• la voix des communautés ethnoculturelles francophones au sein du gouvernement;
• la voie vers la protection et la pérennisation des acquis francophones au Manitoba.
D. L. : Pour trop de gens au Manitoba, plutôt que de s’améliorer, leurs conditions de vie se sont détériorées depuis 40 ans. M. Pallister ne fait rien de nouveau. Tout ce qu’il fait a déjà été essayé, et ça n’a pas marché. Et pour les défis les plus importants, il n’a pas de plan.
On est engagé à gouverner pour tout le monde, pas seulement pour quelques favorisés, parce que tout le monde compte.
L’élection à Saint-Boniface est une opportunité de lancer un nouveau mouvement politique au Manitoba qui est progressiste, pratique, et qui est engagé à gouverner pour tout le monde, pas seulement pour quelques favorisés.
Comme chef du Parti libéral du Manitoba, je suis le seul candidat qui peut représenter les valeurs et les préoccupations de Saint-Boniface depuis le premier rang au Palais législatif. Comme chef, je peux interroger et défier M. Pallister chaque jour.
Nous vivons une période de changements. Nous voulons nous assurer que c’est un changement pour le mieux. Une nouvelle voix pour Saint-Boniface, une nouvelle voie pour le Manitoba.
F. T. V. : Franchement, tout. Je m’engage à travailler dans un esprit de collaboration au coeur des initiatives (et ceci comprend les élus des autres partis), à faire preuve d’une ouverture d’esprit et de respect, à m’attaquer aux les racines des problèmes, à apporter une approche non partisane aux enjeux, et à faire écho aux voix qui veulent un changement considérable dans la façon dont on fait la politique. Le statu quo n’aide réellement personne à Saint-Boniface, ni dans le monde. Ma génération hérite du fardeau des gouvernements qui n’ont rien fait pour confronter les impacts désastreux du changement climatique, ni assurer le transfert vers une économie durable ancrée dans la planification responsable et la prévention. Malgré ceci, des gens engagés à travers le monde proposent des solutions avec optimisme, et je suis de ceux-ci. Nous devons transformer nos enjeux en opportunités de développement, et Saint-Boniface est à la hauteur pour relever ce défi. Je propose que Saint-Boniface planifie pour son avenir et devienne un modèle à suivre pour le reste du Manitoba.
B. T. : Mon Saint-Boniface collabore et travaille de façon communautaire, tout en étant inclusif.
Je suis chez moi à Saint-Boniface, j’y ai été accueillie à bras ouverts lors de mon arrivée du Cameroun. J’y ai choisi de vivre avec mon mari, et nous y élevons et éduquons nos deux filles en fières francophones.
Je travaille à Saint-Boniface en éducation et sur les dossiers de la parité hommes/femmes, de la réduction de la pauvreté, des besoins d’intégration des nouveaux arrivants, de la nécessité de services de garde abordables et de services de qualité pour nos ainés et, enfin, sur le dossier de l’avancement des droits constitutionnels des francophones.
Ma vision est simple et éclairée par mes expériences directes et vécues : continuer à travailler en collaboration et avec respect sur des politiques et des actions progressives plutôt que des compressions budgétaires qui affectent l’ensemble des services et la qualité de vie nécessaire aux résidents.