Par Morgane Lemée
Quels sont les souvenirs que l’on transporte lors de nos déplacements? Que garde-t-on avec nous au long de notre cheminement? Qu’est-ce qui se produit en nous au fil de nos étapes de vie? Telles sont certaines des nombreuses questions qui ont été posées lors d’un atelier d’écriture sur les récits autobiographiques organisé à la Maison Gabrielle-Roy.
Inspirée de L’Armoire, la première pièce de la saison 2018-2019 du Théâtre Cercle Molière, l’idée était simple : réunir les gens d’ici et d’ailleurs en les invitant à parler de leurs expériences de déplacement.
Comme le précise Bertrand Nayet, auteur et animateur de l’atelier, « ce ne sont pas nécessairement des déplacements physiques. Il y a le déplacement psychologique aussi. La base de cet atelier est vraiment le récit de vie. Nous avons laissé les participants s’exprimer librement à ce sujet. »
Durant ces prochains jours, vous trouverez donc 14 témoignages de vie sur le site de La Liberté. 14 participants, certains nés ici, d’autres venus d’autres provinces ou de pays lointains, sont allés puiser dans leur mine de souvenirs pour vous raconter leurs histoires.
Pour arriver à ce résultat, ils se sont rencontrés quatre fois. « Lors de la première rencontre, je leur ai demandé de choisir un évènement de leur vie, raconte Bertrand Nayet. Il pouvait appartenir aux générations d’avant, ou être un moment bien à eux. Puis, il fallait résumer ce souvenir en 150 mots. On est partis de là pour ensuite retravailler et amplifier leur texte. »
La suite de l’atelier s’est déroulée à base de partage, d’échanges, mais aussi de réflexions, de rétroactions et de beaucoup d’émotion. « On peut remarquer que chacun des auteurs a choisi de raconter quelque chose de très banal. Non pas dans le sens péjoratif du terme. C’est banal, dans le sens où c’est un moment de la vie quotidienne que tout le monde peut vivre. Parfois aussi, ce sont des éléments de la grande Histoire vus à travers le prisme de petites gens, de petites histoires. Dans leur contexte spécifique, ces évènements ont beaucoup d’importance pour chacun des auteurs. »
En lisant ces témoignages, ces récits de vie, on peut entendre la voix de chaque auteur, et parfois également celle de leurs ancêtres à travers leurs mots.
Ces auteurs, ces êtres humains avant tout, se sont exprimés à travers l’écriture. Ils ont dédramatisé, décomplexé le processus d’écriture. Ils signent ici une autre page de leur histoire. Comme Bertrand Nayet le sait si bien, « il est important de parler, de s’exprimer. Et ça fait du bien. Lors du premier atelier, cela faisait à peine quelques semaines qu’un des participants vivait au Manitoba. Cet exercice a permis de rassembler les gens. Pour certains, ça a été un moyen de s’intégrer. Et je pense que dans une communauté comme la nôtre, c’est important. »