Selon la psychologue Manon Porelle, les parents doivent apprendre à se faire confiance et à laisser leurs enfants créer leurs propres expériences de vie pour apprendre de leurs erreurs. C’est ce qu’elle a expliqué lors d’une conférence dans le cadre du Salon du livre de l’Î.-P.-É. le 7 juin dernier.

 

Par Pénélope LEBLANC (La Voix acadienne)

 

« Par exemple, il y a 40 ans, l’âge moyen des personnes qui vivaient une dépression était de 29 ans et demi, a rappelé la psychologue. Aujourd’hui, c’est 14 ans et demi, et n’oubliez pas que si on dit que la moyenne est de 14 ans et demi, ça veut dire qu’il y en a des plus jeunes », évoque l’experte.

Hélicoptères et chasse-neige : deux modèles à éviter

L’auteure du livre Être un parent présent et imparfait décrit une première classe de parents qui pose un défi à la santé mentale des jeunes : les parents hélicoptères. Ce sont ceux qui répondent à la place de leurs enfants, qui leur posent 1000 questions, qui veulent régler les conflits de la cour d’école avec les parents des amis, etc.

Ces parents seraient l’une des causes de l’anxiété chez leurs enfants parce que c’est une façon de leur présenter le monde comme un endroit dangereux et de leur dire qu’ils ne peuvent rien faire uniquement par eux-mêmes.

Elle évoque aussi les parents chasse-neiges qui, dans le même principe, tentent d’enlever tous les obstacles avant même que leurs enfants ne les rencontrent sur leur propre chemin.

« Je ne dis pas ça pour dire que c’est entièrement de notre faute! En fait, c’est un mouvement de société », poursuit la psychologue et maman de deux enfants. Confrontés à tellement de livres informatifs pouvant être tirés des mouvements psychopopulaires et à l’image parfaite provoquée par les réseaux sociaux, les parents deviennent anxieux. Ainsi, ils surprotègent leurs enfants, qui deviennent anxieux à leur tour, schématise la spécialiste.

 

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Ainsi, lors du passage à l’adolescence, les jeunes sont plus susceptibles de vivre une crise d’estime personnelle, puisque les enseignants et les élèves n’ont plus peur de dire les choses telles qu’elles sont comparativement à la période de l’enfance, selon la psychologue.

C’est aussi un problème pour les jeunes adultes qui commencent l’université sans avoir jamais réellement connu d’échec.

Quelques conseils

Les 16 années de psychologie attitrée aux enfants, aux adolescents et à leurs parents, ainsi que son expérience de mère, permettent à Manon Porelle de jumeler la théorie à la pratique pour donner des conseils clairs et efficaces. En voici quelques-uns :

  • Passer du temps de qualité avec les enfants lors des trois moments de la journée les plus importants : le réveil, le retour de l’école et avant le dodo. Prendre le temps de leur dire bonjour, leur demander comment s’est passée leur journée, les regarder dans les yeux et s’intéresser à ce qu’ils ont à raconter sont de bons exemples qui valorisent les jeunes.
  • Laisser les enfants s’ennuyer pour les aider à développer leur débrouillardise et leur imagination. L’été, il peut être nuisible de tout planifier. Les parents autant que les enfants ont besoin de relaxer pour socialiser et diminuer leur dose d’anxiété.
  • Axer les discussions sur le travail et non sur les réussites. Autant les enfants en difficulté (à l’école, dans les sports, à la musique, etc.) que les enfants qui réussissent bien pourront bénéficier de cette technique, car ils prendront en considération la quantité de travail qu’ils ont mis plutôt que le talent, pour lequel ils ne peuvent rien changer.

Manon Porelle gère le site web http://www.grandiretdevenir.ca.