Par Sophie GAULIN
Le monde tel qu’on le connaissait il y a encore un mois a basculé. La pandémie a déjà pris avec elle des milliers de vies, des milliers d’emplois et des milliards de certitudes. Les chefs d’États et leur gouvernement ne peuvent que gérer à vue cette crise sanitaire et économique planétaire. Normal : eux aussi sont humains.
Au Canada, les différents paliers de gouvernement multiplient les annonces. Avec en tête le Premier ministre Trudeau, qui tente tant bien que mal de limiter les dégâts. On annonce des mesures qui permettront peut-être aux petites et moyennes entreprises de survivre. On propose des aides pour accéder à des crédits, d’autres pour éviter des mises à pied de salariés, et d’autres encore pour permettre des délais de paiement pour les impôts et autres taxes.
Le monde de la presse écrite n’échappe pas à la crise. Voilà sans doute pourquoi Justin Trudeau renouvelle toute sa considération pour le travail des journalistes. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il ose parler de mesures exceptionnelles pour aider les journaux. Comme si on avait la mémoire courte! Car chacune de ces mesures ne sont que du réchauffé. Des mesures annoncées en novembre 2018 et dont on attend encore la première cenne. Des mesures censées sauver la démocratie en aidant les organes de presse à faire leur travail et permettre une pluralité de points de vue, d’enquêtes, de reportages.
Pour aider les journaux, c’est simple : il faut prendre en compte leur lectorat. Or la crise de la COVID-19 révèle le manque total d’égard du Fédéral envers la population que dessert La Liberté. Pas un seul avis public n’a été placé dans le journal afin de communiquer avec les francophones du Manitoba. Pas une seule annonce fédérale sur les gestes barrières qui peuvent sauver des vies, désengorger les hôpitaux. Le Premier ministre et son gouvernement imaginent peut-être que tous nos lecteurs et nos lectrices se réveillent le matin et vont sur le site du gouvernement? Que tous sont sur les réseaux sociaux, que tous ont accès à Internet, à un ordinateur?
À l’exception de la Province du Manitoba qui vient enfin de placer un avis public (en page 6) afin d’informer la population francophone à travers son média de choix, les différents paliers gouvernementaux manquent à leur devoir de communiquer avec les plus vulnérables. Ceux qui n’ont pas forcément Internet, un ordinateur, un téléphone intelligent ou une tablette.
En signe de solidarité pour ceux et celles qui ne peuvent s’abonner au journal, La Liberté a mis à leur disposition des copies gratuites dans deux boulangeries partenaires : Le Croissant et La Belle baguette, afin que l’information en ces temps de crise sanitaire ne soit pas une question d’argent. Merci à eux.
Avec un peu de chance, et surtout avec une plus grande considération pour les francophones du Manitoba, le Fédéral et les autres gouvernements emboîteront le pas et placeront des annonces destinées à notre population.
La COVID-19 crée jour après jour des moments d’angoisse, d’incertitude, de désespoir, mais aussi des moments de solidarité, d’entraide, d’expression d’amour. Depuis deux semaines déjà, vous participez à notre nouvelle page intitulée Contre l’isolement, Tissons une toile d’AMOUR. Comme depuis des années vous êtes tout aussi présents dans les pages À vous la parole. De quoi faire comprendre à nos différents chefs de gouvernement que La Liberté c’est votre média, c’est votre choix et c’est votre voix.