La Cour suprême des États-Unis vient de renverser la décision Roe v. Wade qui depuis 1973 garantissait le droit à l’avortement aux États-Unis.
Par Ophélie DOIREAU
Cette décision ne rend pas les avortements illégaux, elle signifie que chaque État sera libre de les autoriser ou non.
Il y a quelques semaines La Liberté s’entretenait avec Frédérique Chabot, directrice de la promotion de la santé pour Action Canada pour la santé et les droits sexuels pour comprendre l’impact d’une telle décision. « C’est une procédure médicale commune. Au Canada une personne sur trois aura recours à un avortement. Quand les conditions ne sont pas réunies pour permettre l’accessibilité de l’avortement, les personnes doivent faire face à des choix difficiles : soit continuer une grossesse non planifiée avec des conséquences sociales, économiques et sur la santé mentale. Soit les personnes vont essayer d’accéder à des avortements à l’extérieur des réseaux de santé mettant leur vie en danger.
« Au Canada, il y a des centaines de Canadiennes qui voyagent aux États-Unis pour obtenir des soins en avortement qui ne sont pas disponibles au Canada suivant le stade de gestation. Dans les endroits où l’avortement sera encore autorisé il va y avoir une pression sur ces services et les délais vont être insoutenables. »
Pour Frédérique Chabot, cette décision n’a rien de surprenante. « Malheureusement ce n’est pas une surprise. Il y a trois ans ça aurait été impensable de retourner cette décision. Mais depuis l’élection de Donald Trump ainsi que la nomination de juges à la Cour suprême qui sont publiquement anti-avortement, anti-choix, c’était une possibilité qu’on envisageait.
« C’est préoccupant de voir les droits reproductifs régresser à travers le monde. Et au Canada c’est une question à laquelle on va porter attention. »