par Jonathan Semah
Même si le sens étymologique du mot démocratie donne le pouvoir au peuple, rares sont malgré tout les moments où le peuple peut réellement avoir le pouvoir. À part lors de référendums et surtout d’élections. Alors à quelques semaines d’élections fédérales, La Liberté a décidé de s’intéresser à un vote crucial : celui des jeunes. À cette occasion, nous avons interrogé une douzaine de jeunes citoyens canadiens qui vont voter pour la première fois. Ce vote revêt une signification particulière. Ces jeunes honoreront par cet acte ceux et celles qui se sont battus pour que le peuple ait son mot à dire.
Vous pourrez le lire dans ce journal et aussi dans nos prochaines éditions, mais une tendance encourageante qui ressort de ces entretiens, c’est l’envie de participer à la vie politique canadienne. Sans hésitation, ces jeunes gens désirent tous voter.
Historiquement, les chiffres le montrent, la tranche d’âge 18-24 ans vote moins que les groupes plus âgés. Pire, la fracture se forme de plus en plus entre les électeurs les plus jeunes et les plus âgés. Selon Élections Canada (1), en 2019, le taux de participation des jeunes était de 25 points inférieur à celui des électeurs âgés de 65 à 74 ans. Cet écart sera-t-il aussi important lors des prochaines élections?
Si les jeunes citoyens à qui nous avons parlé veulent voter, une autre tendance se dessine : l’hésitation. La plupart d’entre eux ne savent pas pour qui voter. Où ira le vote jeune? Au Parti libéral? Au Parti conservateur? Au Nouveau Parti démocratique? Aux Verts? Selon un sondage réalisé par Léger (2) en collaboration avec La Presse canadienne, au début de l’année, 34 % des électeurs de 18 à 34 ans avaient l’intention de voter pour le NPD, 33 % pour les Libéraux, 21 % pour les Conservateurs et 8 % pour le Parti vert.
Alors, le vote des jeunes pourra-t-il décider du sort des prochaines élections fédérales? Et seront-ils assez nombreux à passer de la volonté à l’acte d’exercer leur devoir citoyen? C’est l’un des enjeux décisifs de cette campagne électorale.