La visite d’animaux à la Villa Youville a fait voyager, pour un après-midi, les résidents dans leur passé.
Camille SÉGUY
Les aînés résidents de la Villa Youville, à Sainte-Anne, ont reçu de la visite peu ordinaire le 27 mai. Quelque 40 poussins, deux canards, un cochon d’Inde, deux lapins et un poney sont venus les rencontrer.
« Ça fait plusieurs années qu’on fait venir des animaux, mais on est la seule résidence pour aînés qui fait ça dans le sud-est, signale la directrice des activités récréatives à la Villa Youville, Jeanne Kupiak. Ça se faisait pour les enfants et on s’est dit que ce serait bien d’essayer avec les personnes âgées.
« Beaucoup de nos résidents étaient fermiers avant de venir ici, poursuit-elle, mais ils n’ont plus la chance de retourner sur la ferme et de revoir les animaux. C’est pour ça qu’ils aiment quand les animaux viennent à la Villa. »
La résidente d’un motel de la Villa Youville, Marie-Jeanne Trudeau, accompagnée de son mari, Georges Trudeau, lui aussi résident de la Villa, confirme qu’« avant, on avait des vaches, des chevaux, des cochons, des poules, c’était notre vie. Ensuite, j’ai aussi eu des chats et des chiens, mais je ne suis plus capable d’en avoir ici ».
Elle a pour sa part beaucoup aimé les petits poussins, nés le matin même, et les lapins. « Je suis nostalgique, confie-t-elle. Ça me donne envie de ravoir des animaux. J’aimerais les garder tout le temps. C’est le fun de les avoir. »
Les quelque 40 résidents qui ont pris part à l’activité ont pu observer les animaux, les caresser, les prendre dans leurs mains ou même les nourrir, selon la volonté de chacun.
« On ne force personne, souligne Jeanne Kupiak. Les résidents ne veulent pas tous participer ni toucher les animaux, et c’est leur choix. On leur propose, et ils le font ou pas. »
Mais qu’ils restent à distance ou qu’ils prennent les animaux sur leurs genoux, la directrice des activités récréatives affirme que la visite des animaux affecte en bien les aînés.
« Les résidents sourient beaucoup quand ils sont avec les animaux, et ils se mettent à parler de ce qu’ils faisaient avant, à la ferme, raconte-t-elle. Il y en a même certains qu’on voit bouger pour toucher les animaux, ou parler, alors qu’ils ne disent ou ne font presque rien d’habitude. »
Elle se souvient notamment d’un résident atteint de la maladie d’Alzheimer qui, en présence d’un petit veau, s’était levé pour aller s’en occuper comme il le faisait à la ferme.
Jeanne Kupiak précise que pour cette année, l’équipe de la Villa Youville a fait venir « des animaux qui pouvaient se rendre aux résidents pour qu’ils puissent les toucher ». Quand, en d’autres occasions, la Villa reçoit la visite d’agneaux ou de veaux, par exemple, ils restent alors couchés et les aînés peuvent s’en approcher s’ils le souhaitent ou s’ils le peuvent.