C’est par pur altruisme que Marlies Roziere a pris l’initiative d’organiser deux boîtes pour des denrées alimentaires. Chacune placée devant une église du quartier Elmwood, ces boîtes pourront peut-être inspirer d’autres citoyens winnipégois.
Par Ophélie DOIREAU
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté
Enseignante à la retraite, Marlies Roziere vit dans le quartier d’Elmwood. Consciente de l’hétérogénéité de son quartier, Marlies Roziere voulait poser un geste qui serait rassembleur : « J’étais bloquée à la maison à cause d’une vague de COVID-19 et je réfléchissais à des projets que je pourrais mener en attendant. J’avais vu qu’à Toronto, certains quartiers avaient des boîtes où les gens pouvaient déposer des denrées alimentaires.
« En faisant un peu de recherches, je me suis aperçue qu’il n’existait rien de la sorte à Winnipeg. Je sentais qu’il y avait un potentiel dans cette idée parce que je vis dans un quartier très divers au niveau des revenus, des ethnies, et des compositions familiales. »
| Débrouillardise
Une idée, du temps et de la débrouillardise, les quelques ingrédients étaient réunis pour Marlies Roziere. « J’ai, d’abord, téléphoné à la Ville de Winnipeg pour savoir si j’avais besoin d’un permis ou de quelque chose pour installer les boîtes dans le quartier. Les seules conditions étaient qu’elles ne devaient pas être plus grande que deux pieds et qu’elles devaient se trouver sur des terrains privés.
« Après cette vérification, j’ai demandé à un ami de construire deux boîtes pour moi. Mais je ne savais pas où les installer. Ma maison est éloignée des grands axes de bus ou d’où les gens pourraient la voir tout simplement. »
Finalement, les deux boîtes ont été placées sur des terrains d’église. L’une se trouve devant Grey Street United Church et l’autre devant The Big Red Church. Marlies Roziere observe que depuis l’installation des boîtes à l’été 2021, il y a toujours eu des denrées dedans bien qu’elles partent rapidement. « The Big Red Church envoie des mémos pour indiquer aux personnes ce qu’elles peuvent mettre dedans, ce qu’elles ne peuvent pas au vu des circonstances météorologiques.
| Moins stigmatisant
« C’est tellement facile de s’arrêter et de mettre quelque chose dedans pour venir en aide à quelqu’un qui en a besoin. De la même manière, c’est tellement facile pour une personne de prendre quelque chose dedans lorsqu’elle en a besoin. Il y a quelque chose de moins stigmatisant que lorsqu’elle doit se rendre dans une banque alimentaire.
« De plus, la boîte est ouverte 24h/24, si vous avez besoin de vous y rendre en plein milieu de la nuit. Vous pouvez. Avec l’inflation, les boîtes sont fréquemment vides, les gens viennent récupérer quelque chose à manger. »
Certains pourraient s’imaginer que des personnes qui ne sont pas dans le besoin pourraient profiter de ces boîtes et pour Marlies Roziere toute la beauté de ces boîtes réside dans le fait de ne pas juger autrui. « Ces boîtes sont pour la vitalité du quartier. Les gens viennent, s’arrêtent pour prendre quelque chose ou pour déposer quelque chose et en profitent pour découvrir les alentours. Des gens se rencontrent, ils échangent, c’est un vrai bonheur et c’est bon pour le quartier. »