Le e projet Cuisine ton quartier Winnipeg met en valeur 12 témoignages francophones préalablement sélectionnés et axés sur la migration en français et la diversité culturelle. Il s’agit de 12 balados déjà disponibles en ligne, sur le site internet Cuisine ton Quartier. Ils pourront être découverts à travers un parcours signalétique au parc Provencher, dès le mois de juin, espère Sassandra Bergounioux, directrice des communications et du marketing du Centre culturel franco-manitobain (CCFM).
« La Ville de Winnipeg a donné son accord de principe le 23 mars. Nous n’attendons plus que la validation d’une date par le département des parcs de la Ville. Nous espérons avoir une date d’ici le 19 juin prochain, à l’entame du festival Saint-Boniface Célèbre. Nous aimerions que ce soit visible lors des Jeudis de la francophonie », souhaite-t-elle.
L’initiative, qui vise également à créer des liens entre les communautés locales, englobe une diversité de personnes issues de différents horizons. Elles représentent, selon elle, trois catégories. D’abord les nouveaux arrivants qui vont partager leur histoire personnelle, leur parcours et leur expérience de l’adaptation à une nouvelle vie et à une nouvelle culture. À l’exemple du témoignage de Ruphine Djuissi, arrivée du Congo en 2017 et qui « poursuit des études en droit qu’elle aurait bien aimé suivre en français ».
Ensuite, il y a les personnes qui aident à l’intégration des nouveaux arrivants dans la communauté. « Ils vont offrir des points de vue différents sur les enjeux de l’immigration, et nous avons pris des personnes de différents organismes. Je cite Brigitte Léger pendant qu’elle était encore au Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba, ou encore Geneviève Pelletier du Cercle Molière et Ginette Lavack du CCFM », précise-t-elle.
La troisième catégorie représente « les artistes qui s’inspirent de ces histoires d’immigration et d’intégration pour créer de la richesse et de la diversité au sein de la communauté », explique Sassandra Bergounioux. Y participent le danseur d’origine guinéenne Amara Condé et la formatrice dans le domaine du cirque, d’origine péruvienne, Virginia Valdivia.
Un enjeu de diversité culturelle
Le projet, appelé à la base Cuisine ton quartier, est initié par l’organisme montréalais Quand l’Art passe à l’action (ATSA). Lancé en 2020, le concept compte 118 épisodes répartis dans les rues des différents arrondissements de Montréal. Il a été rendu possible à Winnipeg grâce à l’implication et la collaboration du CCFM, qui a ouvert ses locaux à l’initiative et a parrainé la demande de validation du projet auprès de la Ville de Winnipeg.
« Lorsqu’ATSA nous a contactés, nous avons trouvé qu’il était important de soutenir ce type de projet qui reflète nos valeurs de diversité et d’inclusion. Le projet aborde des sujets importants, comme l’intégration, la diversité et la valorisation de la culture. En sensibilisant le public à ces enjeux-là, cela pourrait contribuer à briser des stéréotypes et à favoriser une meilleure compréhension entre les communautés », souligne Sassandra Bergounioux.
L’autre enjeu pour le CCFM était de favoriser la diversité culturelle. « Nous avons la chance de vivre dans une ville multiculturelle. Nous souhaitons mettre en valeur la richesse de ces cultures et les faire découvrir à un plus large public. Surtout que les balados sont disponibles dans les deux langues officielles du Canada. Des anglophones peuvent se rendre au parc Provencher pour les écouter », ajoute-telle.
Initialement, le projet devait être opérationnel en juin 2022. Seulement, la Ville de Winnipeg avait demandé quelques révisions, en rapport avec l’intégration d’une réflexion sur la dimension autochtone et métisse. En attendant, le CCFM s’était contenté de présenter les pancartes sur son Patio 340 extérieur.
« À vrai dire, nous avions cette dimension dans notre démarche première. Mais nous avons travaillé à la développer avec Paulette Duguay, une grande figure de la Nation métisse. Le balado s’appelle Métisse de génération en génération », précise Sassandra Bergounioux.
Le CCFM souhaite voir ce projet durer dans le temps, avec un renouvellement régulier des témoignages, et pourquoi pas le transporter dans d’autres quartiers de la ville.