On avait justement quitté Robert Tétrault à la suite d’un autre défi sportif. Au mois de mai, l’homme d’affaires se lançait dans le projet Run With Rob. Un évènement caritatif pour lequel le sportif devait courir 500 kilomètres de l’ouest du Manitoba jusqu’à l’est en suivant la transcanadienne. L’objectif était de sensibiliser le public au cytomégalovirus congénital. (1)

Ce projet très prenant n’a pas calmé le désir sportif de Robert Tétrault qui au contraire se sentait plus en forme que jamais après cette grande course. « Après Run With Rob, j’avais encore une belle énergie. Puis j’ai appris que j’avais une chance de me qualifier pour le Championnat du monde. Mais je devais courir une autre course. J’ai regardé le calendrier et j’ai vu qu’il restait deux courses pour me qualifier. Il y en avait une dans le Wisconsin et celle à Lake Placid. »

Entraînement intensif

Robert Tétrault, qui a participé à son premier Ironman il y a tout juste un an, a alors commencé à s’entraîner plus intensément. Pour rappel, l’Ironman est une course multidisciplinaire consistant à enchaîner 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme puis un marathon de 42,195 km.

Si en course à pied, Robert Tétrault se sent plutôt à l’aise, surtout depuis Run With Rob, il admet encore du travail pour la natation et le cyclisme. « En fait, je n’avais jamais vraiment nagé de ma vie et

encore moins du vélo. J’avais très peu d’expérience dans ces domaines. Donc, j’ai acheté un bon vélo, j’ai travaillé avec un entraîneur et je suis allé à la piscine Bonivital une à deux fois par semaine. Quant au vélo, en hiver, j’enlève la roue arrière et je l’installe sur un trainer dans mon sous-sol pour continuer à m’entraîner. »

Des difficultés en montagne

Finalement, à Lake Placid, au classement général, Robert Tétrault finit à la 277e place. Il a fini les trois sports en 11 heures, 41 minutes et 54 secondes. Un résultat suffisant pour se qualifier pour le Championnat du monde même si l’athlète aurait aimé faire encore mieux. « Je pensais faire mieux. Quand je pratique au Manitoba, je fais de meilleurs temps. Mais je ne connais pas les montagnes de Lake Placid! J’ai eu de la misère. Il y avait des endroits à 2 000 mètres d’altitude, c’est beaucoup pour moi. Puis j’ai eu peur d’aller trop fort et de ne pas avoir assez de force pour l’épreuve de course à pied. »

Pour information, c’est le triathlète anglais Joe Skipper qui a remporté la course. L’athlète professionnel a terminé les trois sports en 8 heures, 3 minutes et 46 secondes.

C’est avec le chandail de Run With Rob que Robert Tétrault a atteint cette performance. Si, cette fois-ci, l’objectif de sensibilisation n’était pas la priorité, cela demeure un élément essentiel de sa motivation. « Autant que je peux, je porte ce sujet. J’en parle à autant de monde que possible. Et j’essaie toujours de lier les sujets », souligne Robert Tétrault.

« Mais si on se rappelle, il y a un an, c’était mon premier Ironman. Il y a deux ans, je pesais 250 livres (environ 115 kgs), je ne mangeais pas bien et je buvais. J’étais un homme différent. Et présentement, je cours avec les meilleurs athlètes du monde. »

Robert Tétrault

Un changement de vie

D’un point de vue aussi personnel, cette course à Lake Placid représentait beaucoup pour Robert Tétrault. Sur la ligne d’arrivée, son père, qui a eu un cancer, l’attendait. « Son histoire est ce qui a démarré mon envie de courir. C’était donc fort d’être avec lui pour cet évènement. Il m’a dit qu’il m’aimait et qu’il était fier de moi, c’était pas mal spécial. »

C’est donc à Nice en France que le Championnat du monde aura lieu le 10 septembre. Le Franco-Manitobain, qui aime de plus en plus la compétition, est à nouveau en pleine préparation. « Ça s’en vient vite, il me reste déjà peu de temps pour m’entraîner. Je vais passer du temps avec ma famille cet été, mais je vais aussi beaucoup m’entraîner. »

Robert Tétrault, qui s’entraîne généralement tôt le matin, souhaite au moins faire mieux que son temps à Lake Placid. Même si pour lui, le but est plus large. « Je sais que je vais finir dans les derniers, je suis correct avec ça. Mais si l’on se rappelle bien, il y a un an, c’était mon premier Ironman. Il y a deux ans, je pesais 250 livres (environ 115 kgs), je ne mangeais pas bien et je buvais. J’étais un homme différent. Et présentement, je cours avec les meilleurs athlètes du monde. Je prends ça très au sérieux et je vais essayer de bien faire. »

(1) Voir notre édition du 15 au 21 janvier 2020.