Il est des maximes et des phrases que tout le monde entend au moins une fois dans sa vie, peu importe ses origines. Elles ont parfois vocation à éduquer et incarnent presque toujours les croyances populaires. Ainsi tout le monde sait que « l’on a beaucoup à apprendre de nos aînés » et qu’âge et sagesse se promènent bien souvent main dans la main.

À elles cinq, Dolores Timmerman, Gabrielle Cantin, Marie-Anne Fillion, Cécile George et Odile Vuignier, ont 514 ans. Elles résident toutes les cinq à la Villa Aulneau, dans le vieux Saint-Boniface. Et si l’on se fie à l’adage, après plus de cent ans passés sur terre, nos Franco-Manitobaines ont sûrement quelques petites choses à enseigner.

Car, sans le savoir au préalable, difficile d’imaginer que les cinq résidentes ont plus de cent ans. Cécile George, par exemple, revient tout juste d’un voyage en Saskatchewan et Drissia Jamaa, coordonnatrice des loisirs au sein de la résidence pour personnes âgées, le confirme, elles sont toutes très actives : « Elles participent beaucoup à la vie ici. Elles sont toujours volontaires, c’est une vraie richesse. »

Au-delà de la vie au sein du foyer de longue durée, nos centenaires prennent aussi le temps de faire ce qui leur plaît, car ça aussi, c’est important. Marie-Anne Fillion par exemple, 103 ans, joue et surtout « gagne beaucoup au bingo » et toutes ses consœurs acquiescent. Elle lit aussi « toute sorte de choses », La Liberté entre autres, qui n’est que de quelques années son aînée.

Pour s’occuper, Dolores Timmerman, 102 ans, elle, préfère s’assoir sur une bonne chaise « pour faire des puzzles et recevoir ma famille. » Gabrielle Cantin, 104 ans, aide à la vente d’artisanat pour la Villa Aulneau.

« Je fais du tricot, dit-elle. Je fais des vêtements pour la vente, mais surtout des tuques, des mitaines et des bas pour mes petits-enfants. »

« Il faut aimer la vie. Puis beaucoup d’amour. Il faut en donner et en recevoir! »

Cécile George

Un secret?

C’est peut-être là le secret de la longévité, rester actif. À ce propos, chacune y va de son petit conseil.

Pour Cécile George, 104 ans, ce n’est pas sorcier : « Il faut aimer la vie. Puis beaucoup d’amour. Il faut en donner et en recevoir! »

Assise en face d’elle, Odile Vuignier, 101 ans, confirme et ajoute : « Il faut s’efforcer d’être content tous les jours. Parfois, j’oublie que je suis chanceuse, ajoute-t-elle, mais il y a toujours plus malheureux que soi. » Odile Vuignier comme ses consœurs, a grandi au rural, où, elle a « aidé sur la ferme familiale ». Un point commun qu’elle partage avec Marie-Anne Fillion qui s’enorgueillit d’avoir été « une bonne fermière ».

Gabrielle Cantin et Dolores Timmerman ont enseigné toutes les deux au sein d’écoles de campagne. Cécile George, elle, a travaillé dans les caisses populaires avant de devenir assistante dentaire.

En plus de ces quelques similitudes, nos sympathiques centenaires ont su garder un tempérament simple, et force est de constater que d’elles toutes, se dégage la même positivité.