Le sculpteur franco-manitobain Marcel Gosselin et l’écrivaine franco-manitobaine Chantale Cenerini font le lien entre la santé au nouveau pavillon Marcel-A.-Desautels de l’Université de Saint-Boniface, et le bruit des feuilles d’arbre.
La toute première œuvre d’art public a été dévoilée le 7 septembre dans l’atrium du nouveau pavillon des sciences de la santé Marcel-A.-Desautels de l’Université de Saint-Boniface (USB).
Intitulée Les frissons du tremble, cette œuvre en trois parties, deux sculptures en colonnes de 16 et 18 pieds et une toile, a été réalisée par le sculpteur franco-manitobain, Marcel Gosselin, et sa nièce écrivaine, Chantale Cenerini.
« Cette pièce est une histoire de famille, confie Marcel Gosselin. Quand j’étais enfant, je marchais un jour dans les bois de Saint-Malo et j’entendais des chutes d’eau, mais mon père m’a dit qu’il n’y avait pas d’eau et que c’était le son des feuilles. Ça m’a plu énormément.
« Et quand je suis entré dans ce pavillon au tout début de sa construction, avant même qu’il y ait un plafond, je me suis retrouvé dans ma jeunesse quand j’entendais les feuilles des trembles, car c’était très haut, et j’ai voulu recréer ça. »
Les deux colonnes sont un empilement de quelque 1 000 feuilles de tremble chacune, en aluminium ou en acrylique vert ou clair, qui bougent au gré du vent et laissent différentes marques de lumière sur les murs.
« Je voulais mettre deux colonnes pour ne pas mettre une chose d’un côté et oublier l’autre côté, explique Marcel Gosselin. L’atrium est long, il fait 120 pieds. »
Il y a aussi ajouté une toile révélant un poème de Chantale Cenerini. « Je voulais l’interprétation d’une autre artiste sur cette œuvre, confie Marcel Gosselin. Ce poème permet aussi de donner au public une porte d’entrée sur l’œuvre, lui expliquer ce qui est important. »
En plus d’une explication, le poème tente aussi de recréer les sons de la scène dans les bois de Saint-Malo, pour accompagner les effets visuels de la lumière sur les colonnes de feuilles sculptées.
« Quand j’ai travaillé ce poème, j’ai cherché des mots et des sons qui recréeraient ces chutes, affirme Chantale Cenerini. J’avais rencontré Marcel Gosselin auparavant pour parler du projet et je savais ce qui l’avait inspiré et ce qu’il voulait transmettre. »
La rectrice de l’USB, Raymonde Gagné, souligne par ailleurs le lien entre l’arbre et les sciences de la santé qui seront enseignées dans le pavillon. « L’arbre abrite la vie, conclut-elle. Le tremble de Marcel Gosselin est un prolongement du dévouement de nos étudiants à la protection de la vie. L’œuvre enrichit l’atrium, elle donne un sens différent à la santé. Elle place la poésie dans le milieu scientifique et l’arbre dans le milieu urbain. »
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