L’homme de 82 ans aux longs cheveux blancs noués en chignon est arrivé dans la salle d’audience en fauteuil roulant, menottes aux poignets et l’air affaibli, selon les images des médias canadiens.
Le millionnaire canadien est accusé de plusieurs agressions sexuelles et de séquestrations entre 1987 et 2006, selon la police de Toronto. Après cette brève comparution de lundi, la première véritable audience est prévue le 26 septembre, quelques jours après la sélection du jury qui débutera le 20.
Peter Nygard, qui a toujours maintenu « être innocent », est incarcéré depuis décembre 2020 après son arrestation à Winnipeg (province du Manitoba, centre du pays), à la demande de la justice américaine désireuse de le juger pour plusieurs accusations de crimes sexuels.
Si ce dernier a accepté son extradition vers les Etats-Unis, il doit avant cela être jugé dans trois provinces canadiennes – Ontario, Québec et Manitoba.
Avant son arrestation, cet homme d’affaires, immigré finlandais arrivé enfant au Canada, aimait à conter son incroyable ascension: parti de rien, il a monté un empire de la mode depuis Winnipeg, avait un jet privé avec son nom inscrit en lettres capitales dessus et de luxueuses propriétés, notamment un immense domaine aux Bahamas…
Peter Nygard et ses complices présumés, y compris des employés de son groupe, sont accusés d’avoir utilisé la force, la fraude et la coercition pour amener des femmes et des mineurs à avoir des relations sexuelles avec eux.
L’homme d’affaires se serait appuyé sur celles qu’il appelait ses « petites amies » ou « assistantes » pour identifier de nouvelles victimes potentielles, qui pouvaient être « des filles mineures croisées dans des lieux publics comme Times Square et les magasins de Los Angeles », explique l’acte d’accusation américain.
Il ciblait des femmes et des filles issues de « milieux économiques défavorisés et/ou qui avaient des antécédents d’abus » et les contrôlait par « des menaces, de fausses promesses d’opportunités de mannequinat… »
Aux États-Unis, Peter Nygard fait face à neuf chefs d’accusation, dont ceux de racket et trafic sexuel, selon l’acte d’accusation, impliquant des dizaines de victimes. Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits entre 1990 et 2020.
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