Plusieurs rassemblements avaient lieu partout au Canada contre les programmes scolaires sur l’éducation sexuelle. Au Manitoba, cinq marches étaient organisées. Dans la Ville de Winnipeg, ce sont plusieurs centaines de personnes qui sont venues protester contre certaines politiques de l’identité de genre et de l’éducation sexuelle dans les écoles.

C’est un résident de Winkler, Karl Krebs qui a pris l’initiative d’organiser quelque chose pour Winnipeg. « Depuis plusieurs mois, nous voyons un agenda dans les écoles publiques. Comme parents, comme grands-parents et juste comme citoyens en règle générale, nous n’approuvons pas. J’ai toujours cru en une bonne éducation pour les enfants. Mais cet agenda nous ne l’approuvons pas. »

Karl Krebs. (photo : Ophélie Doireau)

Par agenda, Karl Krebs suggère les cours à l’éducation sexuelle, à l’identité de genre. Selon lui : « Il y a une sexualisation de nos enfants à un âge qui est inapproprié. Nous voulons une éducation sexuelle à l’école. Mais nous ne voulons pas qu’ils soient exposés à des livres avec des images sexuelles. Tout ça met les enfants dans un état de confusion. Le rassemblement est pour dire que nous n’approuvons pas cet agenda. Nous voulons envoyer un message clair aux commissaires scolaires de nos écoles que nous avons élus. »

Cette manifestation intervient alors que plusieurs Provinces sont en train de mettre des lois en place pour que les parents soient informés en cas de changement de nom ou de pronom utilisés dans les écoles. Au cours de sa campagne électorale, le Parti progressiste-conservateur a, lui aussi, fait savoir son intention de revoir le droit des parents quant aux écoles publiques, en cas de réélection.

Pourtant, l’école est parfois le seul lieu sécuritaire pour certains et certaines comme l’a expliqué Lee Ramuscak, élève à la DSLR et membre de la communauté LGBTQ2S+, dans une précédente manifestation. « Pour certain.es, l’école est le seul endroit sécuritaire pour être soi-même. »

Rappelons tout de même que plusieurs films pour enfants ou encore dessins animés montrent des images de personnes qui s’embrassent. Mais également la place des femmes dans la culture populaire est d’ailleurs plus que questionnée.

Élections des commissaires scolaires

S’il leur semble important de manifester aujourd’hui, il est bon de se souvenir qu’en octobre 2022 ont eu lieu les élections des commissaires scolaires. Dans l’ensemble du Manitoba, 94 titulaires et 41 nouveaux commissaires scolaires ont été élus par acclamation en raison du manque de concurrence. Soit 47 % des 285 sièges disponibles. Et le taux de participation avait été de seulement 24 %.

Karl Krebs réagit : « C’est vrai qu’il y a de la complaisance de notre côté. Nous sommes occupés et nous avons perdu de vu ce qui était vraiment important pour nous. Mais quand on écoute les gens sur ce qui comptent, les gens parlent de leurs enfants. Nous voulons qu’ils grandissent pour qui ils sont et pas dans un état confusion. »

Plusieurs villes canadiennes se sont désolidarisées du mouvement sur leurs réseaux sociaux, c’est le cas de la Ville de Whitehorse, la Ville d’Ottawa ou encore de la mairesse de Toronto.

De son côté la Ville de Winnipeg n’a rien partagé, mais a fait parvenir à La Liberté la déclaration suivante [ndlr : traduction libre] : « La Ville est au courant de la manifestation prévue à l’Hôtel de Ville aujourd’hui, et l’évènement est surveillé par le service de police de Winnipeg.

« En tant que lieu de rassemblement du gouvernement municipal, l’Hôtel de Ville est fréquemment utilisé pour des protestations, des rassemblements et d’autres manifestations. Quelle que soit la raison du rassemblement, nous n’interférerons pas avec un groupe pacifique qui utilise l’espace public à l’extérieur de l’hôtel de ville. Si la Ville reconnaît le droit des gens à s’organiser et à protester, ce droit ne s’étend pas au harcèlement ou à la menace d’autres membres de la communauté. »