Par Simon Laplante.

Elle tente encore de nous convaincre que les parents sont mal informés et qu’ils n’ont pas de contrôle sur les contenus éducatifs de nos classes. Elle s’inscrit dans le même courant fondamentaliste de l’extrême droite qui tente de saper notre confiance collective envers nos institutions scolaires comme cela se passe aux États-Unis.

Dernièrement, le parti conservateur insiste que le besoin de donner aux parents davantage de droits est lié à la question de l’identité sexuelle de nos étudiants. Si cette question mérite une discussion et peut-être des actions, la plateforme des conservateurs en ce qui concerne l’éducation des enfants et les droits parentaux est beaucoup plus large que cela. Déjà, au Manitoba, nous voyons un peu partout des individus et des organisations qui cherchent à bannir des livres, à interdire certaines discussions en classe, une révision des faits historiques, etc. Alors que nos éducateurs travaillent avec de larges classes, des enfants avec des difficultés d’apprentissage intenses et des réalités sociales complexes, il est important de questionner l’agenda du gouvernement sur cette question.

La réalité est que les parents des écoles publiques ont déjà accès à un processus démocratique pour faire valoir leurs inquiétudes ou leur désaccord. Commençant avec l’enseignant, le parent peut ensuite s’adresser au/à la directeur.trice, au comité scolaire, aux directions générales, aux commissaires et finalement au ministre de l’Éducation. Ce processus permet de discuter les questions éducatives dans un climat de collaboration plutôt que de confrontation.

Le gouvernement insiste que donner aux parents un plus grand droit de regard sur ce qui se passe dans nos classes est nécessaire pour assurer la sécurité de nos enfants. Il faudrait peut-être se demander quels sont les dangers auxquels nos enfants sont exposés à l’école. Malgré les quelques cas d’abus envers des étudiants par un éducateur, nos enfants sont entre bonnes mains au sein de nos communautés scolaires. Des concierges aux enseignants aux secrétaires aux directions et aux parents, nos enfants trouvent des adultes qui les respectent et les protègent.  

Le processus démocratique au sein de nos divisions scolaires permet que les opinions et les inquiétudes de chaque membre des communautés scolaires et particulièrement des parents soient entendues. La décision de la DSFM de limiter l’accès aux cellulaires par les étudiants est un excellent exemple de l’efficacité de ce processus. Il y aura certainement des parents qui seront en désaccord avec cette politique, mais cette décision n’est pas le produit d’une confrontation. Elle est le produit d’une collaboration.