Mais encore, les 12 derniers mois de cette année ont également battu un record pour les périodes comparables.
Une température planétaire mondiale moyenne, en février, de 1,77 °C au-dessus de la moyenne des mois de février de 1850 à 1900 a donc été observée. La température moyenne des 12 derniers mois est quant à elle de 1,56 degré au-dessus de la moyenne comparable de 1850-1900 — soit au-delà de cette barre symbolique du 1,5 degré que les pays s’étaient engagés, en 2015, à ne pas dépasser. Les huit derniers mois de cette année ont tous dépassé cette barre.
Ces chiffres proviennent du bulletin mensuel du service Copernicus sur les changements climatiques, de l’Union européenne. Et bien que ces chiffres aient fait le tour des médias mondiaux, les experts, eux, ne sont pas étonnés : l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère — passée d’environ 280 parties par million avant notre ère industrielle à plus de 420 PPM à présent — contribue déjà à une augmentation d’un peu plus de 1 degré. Le phénomène El Niño, en cours depuis juin 2023 et qui approche de sa fin, contribue au reste du réchauffement supplémentaire.
Cela revient donc à dire que lorsque la version 2023-2024 d’El Niño sera derrière nous, la litanie de records devrait ralentir. Mais l’attention se portera alors ailleurs : sur le temps qu’il faudra au réchauffement pour atteindre, sans l’aide d’El Niño ni des volcans, le seuil symbolique du 1,5 degré. Et en attendant, si la tendance se maintient pendant quelques décennies, le seuil des 2 degrés.
Le réchauffement de février était particulièrement prononcé en Europe : 3,3 degrés au-dessus de la moyenne des mois de février 1991-2020. Il a amplifié les incendies dans les Amériques du Nord et du Sud, incluant les plus mortels de l’histoire du Chili. Même la chaleur des océans a été qualifiée « d’extrême », la moyenne de février ayant battu le record précédent… qui ne remontait qu’à août 2023.